PLUME DE POÉSIES
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 Victor HUGO (1802-1885) La femme , les deux trouvailles de Gallus scéne II

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James
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James


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Victor HUGO (1802-1885) La femme , les deux trouvailles de Gallus scéne II Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) La femme , les deux trouvailles de Gallus scéne II   Victor HUGO (1802-1885) La femme , les deux trouvailles de Gallus scéne II Icon_minitimeDim 18 Sep - 13:05

LA FEMME , LES DEUX TROUVAILLES DE GALLUS , MARGARITA ,



SCENE II .

George.
Nella !
Nella.
George ! --ami, je vous renvoie.
George.
à bientôt.
Nella.
Oui. Prenez garde qu' on ne vous voie.
Quel malheur que je sois fille noble !
George.
Et que moi
je sois roturier !
Nella.
George !
George.
Oh ! Je ne sais pourquoi,



mais je fais en moi-même un roman. J' imagine
que je ne connais point au vrai mon origine.
J' ai le pressentiment d' un destin inconnu.
Mais non, je ne suis rien que le premier venu.
J' ose vous adorer. Nella.
Le duc gallus, à part.
Quelle bravoure !
Nella.
Profitez du moment où mon père laboure
au fond de son enclos, et fuyez par le bois.
Le duc gallus, à gunich.
Son père ? Est-ce un soldat, ou bien un villageois ?
Par la fenêtre il montre à Gunich quelqu' un au dehors.
C' est ce bon vieux là-bas courbé sur sa charrue.
George.
Vous êtes sur ma cendre une flamme apparue ;
sans vous je ne vis pas. Quand pourrai-je, à genoux,
vous épouser ?
Nella.
Hélas ! Je ne sais. Cachez-vous.
Mon père est encor plein d' orgueil nobiliaire.
George.
Le donjon vieillissant n' a pas honte du lierre.
Pourquoi ce vétéran me repousserait-il ?
Mon chaste amour ressemble à son farouche exil.
Nous serions là, devant son front que l' âge ploie,
nous aimant, et quel mal lui ferait notre joie ?
Nella.
Il est bon. Attendons. Dieu nous aidera.
George.
Non.
J' accuse Dieu. Pourquoi suis-je un homme sans nom ?



Nella.
Ami !
George.
Mon âme est franche et mon destin est louche.
Nella.
George !
Le duc Gallus fait des efforts pour voir Nella sans y parvenir.
Le duc gallus, à part.
Entendre la voix, c' est presque voir la bouche.
C' est égal. Maudit mur !
George.
Ah ! Sort infortuné !
Pourquoi suis-je puni ? Parce que je suis né.
Il fallait naître noble. Hélas, le grain de sable
est-il de son néant coupable et responsable ?
Ah ! Quel accablement ! J' aime au-dessus de moi.
Nella.
Mon George !
George.
J' ai le coeur trop haut !
Nella.
Tu serais roi,
t' aimerais-je mieux ?
George.
Non. Mais tu serais ma femme.
Nella.
George, dites-moi vous. Ne troublez pas mon âme.
Vous serez le mari, ne soyez pas l' amant !
Respectez-moi.
George.
Nella, laissez-moi seulement
déposer un baiser sur votre main.



Nella.
J' exige
que vous soyez sage.
George.
Oui.
Elle est restée sur l' escalier. George est hors de la tourelle.
Nella tend son bras nu par la lucarne. Il lui prend la main.
Nella.
Soyez sage, vous dis-je !
George.
Un seul baiser.
Il lui baise la main avec emportement.
Le duc gallus, à part.
Trois, quatre ! --ah ! Tu me le paieras.
Je suis éperdument amoureux de ce bras.
George.
Adieu, mon âme !
Nella.
Adieu, mon coeur !
George.
Quand reviendrai-je ?
Nella.
Demain.
George.
Non. Aujourd' hui.
George furtivement et sans regarder s' esquive par une des
fenêtres qui font brèche.
Le duc Gallus et Gunich s' effacent dans l' ombre de la
tourelle. Il ne les voit
pas. Nella reste seule. On la voit dans l' escalier de la
tourelle, pensive, cherchant
par la lucarne à voir encore de loin George, qui a disparu.
Le duc gallus, à part.
Le paradis, quel piège !
Comme ils sont pris ! L' amour est le profond jardin
au fond duquel est Dieu caché. Bravo l' éden !



Toute cette ombre aimable est d' aube pénétrée.
Il s' agit maintenant d' y faire mon entrée.
Quaerens quem devoret. C' est moi. --George, mon cher,
on vous aime, mais bah ! La beauté c' est la chair,
la femme c' est la faute ; et vous avez le charme,
jeune homme, vous avez l' amour ; mais j' ai mon arme,
l' expérience. Ami, vous allez en avant,
beau, tendre, frais, naïf. Moi, je suis le savant,
l' artiste. Il est ardent, moi calme. Il a l' ivresse,
j' ai l' appétit.
Cependant Nella est sortie de la tourelle ; elle fait quelques
pas, et s' arrête,
sans voir Gallus et Gunich. Le duc la montre à Gunich.
Comment trouves-tu ma maîtresse ?
Gunich salue profondément le dos de Nella, immobile sur le
devant du théâtre.
Le duc Gallus regarde par la fenêtre d' où il a aperçu le père
travaillant dans
les champs.
Le pauvre père est dupe, et George tient Nella !
Gunich.
Nous venons au secours du père. Enlevons-la.
Vous êtes roi ; je suis un baron pour tout faire.
Donc...
Le duc Gallus fait un signe de tête négatif.
Le duc gallus.
J' ai l' attraction. Je suis la haute sphère.
Passer près d' elle doit suffire.
Nella, allant à une armoire.
Et mon couvert
qui n' est pas mis !
Elle tire de l' armoire une nappe de grosse toile très blanche
qu' elle étale sur la
table, puis des vaisselles et des gobelets d' étain, un pot de
lait et un pain bis,
qu' elle dispose avec symétrie, puis deux assiettes et deux
cuillers de fer, et elle
place deux chaises devant les deux assiettes.
Le duc Gallus la contemple. Gunich et lui sont restés au fond
de la salle.
Elle ne se doute pas de leur présence.
Le duc gallus, à gunich.
Va-t' en rêver dans le bois vert.



Nella, se dépêchant.
Mon père va rentrer.
Le duc gallus, à gunich.
Laisse-nous. Herborise.
Gunich fait une nouvelle révérence au dos de Nella, et sort.

_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James

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