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 Victor HUGO (1802-1885) Ô proscrits ! hommes de l'épreuve

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MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Ô proscrits ! hommes de l'épreuve   Victor HUGO (1802-1885) Ô proscrits ! hommes de l'épreuve Icon_minitimeMar 20 Sep - 16:13


Ô proscrits ! hommes de l'épreuve,
Mes compagnons vaillants et doux,
Bien des fois, assis près du fleuve,
J'ai chanté ce chant parmi vous ;

Bien des fois, quand vous m'entendîtes,
Plusieurs m'ont dit : « Perds ton espoir.
Nous serions des races maudites,
Le ciel ne serait pas plus noir !

Que veut dire cette inclémence ?
Quoi ! le juste a le châtiment !
La vertu s'étonne et commence
A regarder Dieu fixement.

Dieu se dérobe et nous échappe.
Quoi donc ! l'iniquité prévaut !
Le crime, voyant où Dieu frappe,
Rit d'un rire impie et dévot.

Nous ne comprenons pas ses voies.
Comment ce Dieu des nations
Fera-t-il sortir tant de joies
De tant de désolations ?

Ses desseins nous semblent contraires
A l'espoir qui luit dans tes yeux... »
- Mais qui donc, ô proscrits, mes frères,
Comprend le grand mystérieux ?

Qui donc a traversé l'espace,
La terre, l'eau, l'air et le feu,
Et l'étendue où l'esprit passe ?
Qui donc peut dire : « J'ai vu Dieu !

J' ai vu Jéhovah ! je le nomme !
Tout à l'heure il me réchauffait,
Je sais comment il a fait l'homme,
Comment il fait tout ce qu'il fait !

J'ai vu cette main inconnue
Qui lâche en s'ouvrant l'âpre hiver,
Et les tonnerres dans la nue,
Et les tempêtes sur la mer,

Tendre et ployer la nuit livide ;
Mettre une âme dans l'embryon ;
Appuyer dans l'ombre du vide
Le pôle du septentrion ;

Amener l'heure où tout arrive ;
Faire au banquet du roi fêté
Entrer la mort, ce noir convive,
Qui vient sans qu'on l'ait invité ;

Créer l'araignée et sa toile,
Peindre la fleur, mûrir le fruit,
Et sans perdre une seule étoile
Mener tous les astres la nuit ;

Arrêter la vague à la rive ;
Parfumer de roses l'été ;
Verser le temps comme une eau vive
Des urnes de l'éternité ;

D'un souffle. avec ses feux sans nombre,
Faire, dans toute sa hauteur,
Frissonner le firmament sombre
Comme la tente d'un pasteur ;

Attacher les globes aux sphères
Par mille invisibles liens ; ...
Toutes ces choses sont très-claires,
Je sais comment il fait ! j'en viens ! »

Qui peut dire cela ? personne.
Nuit sur nos cœurs ! nuit sur nos yeux !
L'homme est un vain clairon qui sonne.
Dieu seul parle aux axes des cieux.
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Victor HUGO (1802-1885) Ô proscrits ! hommes de l'épreuve
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