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 Joseph Autran (1813-1877) L’Archevêque.

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Joseph Autran (1813-1877) L’Archevêque. Empty
MessageSujet: Joseph Autran (1813-1877) L’Archevêque.   Joseph Autran (1813-1877) L’Archevêque. Icon_minitimeDim 8 Jan - 19:21

XX L’Archevêque.

Les païens ayant fui comme un troupeau qu’on chasse,
La fleur des chevaliers gisait là sur la place.
De blessés et de morts le sol était couvert.
Lui-même, rajustant son heaume et son haubert,
Roland, le front atteint d’une profonde entaille,
Marchait avec effort sur le champ de bataille.
C’était pendant la nuit. La lune au ciel brillait;
Inondant le pays de son pâle reflet,
Morne, elle enveloppait d’un linceul de lumière
Les cadavres épars qui jonchaient la bruyère.
A travers tous ces morts il allait trébuchant.
S’il s’arrêtait parfois, si des ronces du champ
Quelque bruit inconnu sortait par intervalle,
Ce n’était pas le vent, c’était un dernier râle.

Au penchant d’un coteau, sous les branches d’un pin,
Il aperçut alors l’archevêque Turpin.
Le vieux moine soldat qui, saignant sur la pierre,
Avant de rendre l’âme achevait sa prière.

« Je meurs, dit l’archevêque au baron malheureux.
- Non, ne meurs pas encor, lui répondit le preux:
Plusieurs de nos amis sont là, dans la ravine,
Ayant un grand besoin d’assistance divine.
Je vais les apporter jusqu’ici dans mes bras,
Les placer sous ta main, et tu les béniras.»
Il le fit: il courut chercher dans la bruyère
Beuve de Saint-Denis, cette âme si guerrière,
Thibault, Yvoire, Othon, Roger, le duc Astor,
Berenger de Provence et vingt autres encor,
Qu’il allait transportant ainsi, l’un après l’autre,
Et posait doucement sous les yeux de l’apôtre.
« Courage, compagnon, disait-il en chemin,
Des fleurs du paradis vous jouirez demain!»
Enfin il apporta son doux compagnon d’armes,
Olivier, qu’il baignait en marchant de ses larmes.
Quand ils furent tous là, pàles, couchés en rang,
« Je vais donc les bénir, dit l’évêque mourant;
Avant que ces vaillants ne rentrent dans la poudre,

Je vais de leurs péchés devant Dieu les absoudre.
Moi, Turpin, confesseur des soldats pèlerins,
Par la grâce d’en haut archevêque de Reims,
J’ouvre aux âmes le ciel par mon saint privilège;
Mais Roland, mon ami, par qui commencerai-je?
Par ton cher Olivier?. . .» Roland dit à genoux:
« Tu peux finir par lui, c’est le plus pur de tous!»



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