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 Henri Barbusse. (1873-1935) La Dernière Nuit.

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MessageSujet: Henri Barbusse. (1873-1935) La Dernière Nuit.   Henri Barbusse. (1873-1935) La Dernière Nuit. Icon_minitimeVen 13 Jan - 19:56

La Dernière Nuit.

L'accueil tranquille et pur
Que toute cette nuit donne à tes nuits errantes. . .

Vois, l'azur magnifique a des lueurs errantes,
Et puisque le silence est comme un reposoir,
Baisse ton pauvre front et tes deux mains souffrantes
Sous toute la clarté qui te bénit ce soir.

L'azur resplendissant vêt le calme de l'heure,
Tout va fermer les yeux dans ce soir solennel,
Les astres en silence attendent que je meure
Et l'ombre se recueille et le temps monte au ciel.

Ô calme souvenir, ô reine désolée,
Puisque tout va mourir avec la nuit qui meurt,
Va-t'en tout doucement dans ta robe étoilée
Avec ton voile d'ombre et de vague rumeur.

Ô reine, cette nuit on dirait que tu pleures,
Cette nuit, c'est le triste et le suprême accueil. . .
Va-t'en tout doucement le long des calmes heures
Avec tes yeux mi-clos sur tes regards en deuil.

Tu pars avec la foi baignant tes yeux célestes
Et ton front incliné de toutes les douleurs,
Avec le grand oubli qui s'endort dans tes gestes,
Tes gestes qui frôlaient, muets comme des fleurs.

La plaine est en repos comme un champ de bataille,
La tristesse pardonne aux cris lointains du jour
Et mon âme ce soir s'attendrit et tressaille
Ainsi qu'une douleur devant des yeux d'amour.

Oh! la lumière en pleurs descend dans l'étendue,
Et le ciel somptueux frémit comme un grand deuil.
Je vois au fond du soir trembler, l'âme perdue,
Les grands cierges déserts qui veillent sur le seuil.

Tout entière la nuit s'adoucit comme une âme,
Je sens autour de moi la douleur du ciel pur,
Les pauvres souvenirs qui veillent sur la flamme
Et qui seront drapés dans des sanglots d'azur.

La terre grise attend dans l'heure désolée,
J'entends le vent lointain, j'entends le vent souffrir,
Pauvre ange sans couleur perdu dans la vallée. . .
Les fleurs en touffes d'or sont tristes à mourir. . .

Et tout va reposer du repos de lumière;
Du fond de l'horizon un grand sanglot voilé
Traverse lentement le silence en prière.
L'hymne de chaque soir erre au ciel étoilé.

Sans borne, un océan s'attriste sur le sable.
Dans un dernier élan le vent est mort de froid. . .
L'horizon s'est noyé dans l'ombre inconsolable
Et toute la nuit pleure, et j'ai pitié de moi!


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