Puisque
Puisque l'heure s'en va comme les feuilles mortes,
Et que l'espoir en nous luit ses derniers flambeaux;
Puisque les vents d'hiver flétrissent à nos portes
Et la fleur du soleil et la fleur des tombeaux;
Puisque les jours d'ivresse en trop vives cohortes
Passent sur nos fronts nus comme un oeil de corbeaux
Et puisque tu nous prends, ô terre qui nous portes,
Notre coeur, deuil par deuil et lambeaux par lambeaux.
Femme, muse, aimons-nous... vous et vos ambroisies,
Ayons des rêves doux comme vos fantaisies,
Sous les pourpres éclats de vos yeux embrasés!
Et lors, ne soyez-vous que grisette ou marquise,
Que plein de son amour mon coeur soit la banquise
Qui fondra sous les feux ardents de vos baisers...