Fleur naine et bleue, et triste, où se cache un
emblême,
où l' absence a souvent respiré le mot : j' aime !
Où l' aile d' une fée a laissé ses couleurs,
toi, qu' on devrait nommer le colibri des fleurs,
traduis-moi : porte au loin ce que je n' ose écrire ;
console un malheureux comme eût fait mon sourire :
enlevée au ruisseau qui délasse mes pas,
dis à mon cher absent qu' on ne l' oubliera pas !
Dis qu' à son coeur fermé je vois ce qui se passe ;
dis qu' entre nos douleurs je ne sens pour espace
que ton voile charmant d' amitié, que toujours
je puise dans ma foi les voeux que tu lui portes,
que je les lui dédie avec tes feuilles mortes,
frêles et seuls parfums répandus sur mes jours ;
dis qu' à veiller pour lui mon âme se consume,
qu' elle a froid, qu' elle attend qu' un regard la
rallume !