A COMTESSE DE HARCOURT
Chere espouse de Mars, mere du sang des cieux,
Modelle glorieux d'une rare constance,
Jeune diuinité, beau miracle des cieux,
Qui donnez tous les ans un heros à la France:
C'est trop faire couler, ces ruisseaux precieux
Patissant des erreurs de la premier offence;
Ouurez, ouurez plutost les sources de vos yeux
Pour pleurer les rigueurs d'une cruelle absence.
Pour celuy qui s'en va, preparez tous vos pleurs,
Et ne me forcez point à flatter vos douleurs,
Si contre ce deuoir la raison n'a point d'armes.
Qui n'offencent le ciel, la nature, et l'amour,
Pleurez beaux yeux, pleurez, n'espargnez point vos larmes
Que vous n'ayez appris sa gloire, ou son retour.