PLUME DE POÉSIES
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 Jean Auvray (ca. 1580-ca. 1630) Suite d'epygrames

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MessageSujet: Jean Auvray (ca. 1580-ca. 1630) Suite d'epygrames   Jean Auvray (ca. 1580-ca. 1630) Suite d'epygrames Icon_minitimeLun 15 Aoû - 17:18

SUITE D'EPYGRAMES

Alix à pleine main tenoit
Le manche à Thibaut qui fretille,
Thibaut, du cu carillonnoit
Comme Alix tournoit la cheville,
Vilain, vous petez, dit la fille:
Quoy! Dit Thibaut sans s' estonner,
Pensez-vous tant toucher l' aiguille
Sans faire l' orloge sonner?
Tetins mal comparez à des boulles.
N' en desplaise à Ronsard, les tetons de nos filles,
À des boules ne sont comparés justement,


Car la boule ne sert que d' abattre les quilles.
Mais un beau sein les fait redresser promptement.
D' un bossu, et d' un boiteux.
Le bossu dict au boitteux chancelant
Comme un batteau qu' on pourmeine sans peautre,
Ô que tu sçais de nouvelles, galand,
Toy qui tousjours vas de costé et d' autre:
Tais toy, dit l' autre, appaise ton caquet,
Est-ce pas toy qui porte le pacquet?
De Robin au grand nez, et Margot à la grand' bouche.
Margot qui en riant se mordoit les oreilles
Tant la bouche elle avoit d' une énorme grandeur,
À Robin qui avoit le nez grand à merveilles
Reprochoit que son nez estoit un affronteur:
Puis fiez vous, dit elle au proverbe menteur,
Et par l' anchre jugez de la grosseur du cable,
Tout-beau, ce dit Robin, n' entre point en fureur
Margot, accordons nous plustost à l' amiable.
Le proverbe est-il pas en ce poinct veritable
Qu' à la bouche on cognoit l' orifice d' embas?
C' est donc ta verité qui engendre ma fable,
Si mon nez est menteur ta bouche ne l' est pas.


De catin.
Pourquoy catin ne fais tu cas
Du brochet que frere Lucas
Te déguise avec tant de sausses,
Friande tu as plus a gré
Le pimpreneau tout embeurré
Qui se pesche au fond de ses chausses.
D' une empezeresse.
Je la compare à sa platine,
Ceste empezeresse mutine
Qui fit tant son mary cocu,
En ce, la comparaison entre,
Qu' un linge est moüillé sur son ventre,
Si tost quelle a le feu au cu.
D' un chastré dissolu en paroles.
Ce chastré si souvent discourt
Des fortes passions d' amour,
Qu' il en a pris la caquesangue,
Mais il est heureux en ce poinct
Que sa barbe n' empesche point
Qu' il ne le face de la langue.


De Domp-Jean.
Domp-Jean faisoit son testament,
Abhorrant le monde, et les vices,
Sa garce luy dit doucement
Qu' il n' oubliât point ses services:
Domp-Jean qui n' eût le coeur d' acier
Luy dit, en monstrant son fessier!
Voila pour toy ma chambriere:
Allez donc notaire escrivant
Que je luy donne le derriere
Dont elle a usé le devant.

D' Alix prisonniere.
Alix qu' on trainoit prisonniere,
À sa mere, dit sans rougir,
Cessez de pleurer tant ma mere
Je me feray bien eslargir.

À Bottru.
Que sert Bottru que tu te monstres
En tes rencontres un caton,
Puis que rencontrant tu rencontres
Tousjours quelque coup de baston.


Pour une dame fiere.
Je n' ayme point la dame en amour si soudaine
Puis qu' on perd sans regret ce qu' on gaigne sans peine,
Tels plaisirs sont plustost estouffez que conçeuz,
La femme et le cheval sont de mesme nature,
Car plus ils sont tous deux retifs à la monture,
Plus ils bondissent haut si tost qu' on est dessus.

De Franchon.
Quels sorciers ont dancé sur ton chose Franchon
Que le poil n' y croit point? Auroit-il bien la teigne.

Response.
Un fameux cabaret n' a que faire d' enseigne
Dit on pas qu' au bon vin ne faut point de bouchon.

Autre.
Quand les mules seront sans vice
Les chiens sans puces en juin,
Et les couleuvres sans venin,
Les femmes seront sans malice.

De Maubert.
Un soir Maubert fit un faux pas
Portant un flacon sous le bras


Plein de douce liqueur vermeille,
Lors voyant son vin renversé,
Son nez, et son flacon cassé
Dit en colere nompareille:
Ô Bacchus pere de la treille!
Dieu des visages boutonnez,
Quand je me suis cassé le nez
Que n' as-tu sauvé ma bouteille.

Autre.
Vieillards qui équenez voulez faire l' amour
Quelle charmeuse nuict vous desrobe le jour,
Ferez vous pauvres fols formage sans presure,
Vous n' avez point de beurre et voulez fricasser,
Vos culs sont tous rompus et vous voulez dancer
Un vieillard amoureux est un monstre en nature.

Aux verollez.
Precieux verollez ne vous débauchez plus,
Vous estes aujourd' huy du nombre des esleus,
La belle cristaline est l' orniere lactée,
Qui vous conduit aux cieux: s' en est le droit chemin
Car l' on ne peut passer dans le ciel empiree
Qu' on ne passe premier dans le ciel cristalin.


D' un jaloux.
Un jour en colere un jean cu
Reprochoit à sa preude femme,
Est-il pas vray paillarde infame
Que tu m' as fait cent fois cocu?
Mary la fureur vous transporte,
Confesse donc où tu es morte,
Si je le dy que ferez-vous?
Je te feray trencher la teste,
Je ne seray donc pas si beste
De le dire en vostre courroux.

Sur le mesme.
(...) l' ay veu c' est assez de preuve,
(...) la morbieu si je le trouve
(...) feray pendre du moins:
Tu dis vray, Jean la preuve est forte,
Car il y avoit deux tesmoins
Qui n' ont pas bougé de la porte.

De Philis, et Martin.
Philis la nuict premiere avoit
Le cas si breneux d' avanture,
Que Martin a peine pouvoit


Ouvrir le guichet de nature,
C' est que petite est la serrure,
Non, dit Martin, tout au rebours,
La ville est grande je m' asseure
Qui a de si salles faux-bourgs.

De Madelon.
Madelon faisant le mestier,
Disoit à Thibaut le nattier
Vay-je pas bien à la cadence,
Ouy, dit Thibaut à Madelon,
Que maudit soit le violon
Qui premier t' en monstra la dance.

De Margot.
Margot qui se marche en triangle,
Pette tousjours quand on la sangle
Je ne sçay si c' est l' aise ou non,
Ou si le calibre est trop large,
Mais je sçay bien que trop de charge
Fait souvent crever le canon.

De Lucrece.
Tu n' as point meurtry ta beauté
Avant ta chasteté ravie,


Mais apres en avoir gousté
Tu n' eus plus regret en ta vie.
Sur l' équivoque du nom de sot.
C' est un songe falatieux
Que les plus sots le font le mieux
Disoit Marthe au Sieur De La Taille,
Car exprés pour mary j' ay pris,
L' un des plus grands sots de Paris,
Et si ne me fait rien qui vaille.

Responce.
Tout beau Marthe distinguer faut
Ce nom de sot, pour un lourdaut,
Ou pour un cocu deshonneste,
Lourdaux n' ont qu' une corne au cu
Mais ton mary comme cocu
En porte deux dessus la teste.

A Angelique.
Quand je te caresse Angelique
Tu dis que ma barbe te pique
Ayme tu tant le poil follet,
Baise le trou par où je pette,
Et si tu n' en és satisfaite
Fais toy baiser par mon vallet.
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Jean Auvray (ca. 1580-ca. 1630) Suite d'epygrames
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