PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Auguste Barbier (1805-1882) LAZARE, SHAKSPEARE

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Auguste Barbier (1805-1882) LAZARE, SHAKSPEARE Empty
MessageSujet: Auguste Barbier (1805-1882) LAZARE, SHAKSPEARE   Auguste Barbier (1805-1882) LAZARE, SHAKSPEARE Icon_minitimeMar 23 Aoû - 17:52

LAZARE, SHAKSPEARE

Hélas! Hélas! Faut-il qu' une haleine glacée
Ternisse le front pur des maîtres glorieux,
Et faut-il qu' ici-bas les dieux de la pensée,
S' en aillent tristement comme les autres dieux!
De Shakspeare aujourd' hui les sublimes merveilles
Vont frapper sans émoi les humaines oreilles;
Dans ses temples déserts et vides de clameurs,
À peine trouve-t-on quelques adorateurs.
Albion perd le goût de ses divins symboles,
Hors du vrai par l' ennui les esprits égarés
Tombent dans le barbare, et les choses frivoles
Parlent plus haut aux coeurs que les chants inspirés.
Et pourtant quel titan à la céleste flamme
Alluma comme lui plus de limons divers?
Quel plongeur, entr' ouvrant du sein les flots amers,
Descendit plus avant dans les gouffres de l' âme?
Quel poëte vit mieux au fond du coeur humain
Les sombres passions, ces reptiles énormes,
Dragons impétueux, monstres de mille formes,
Se tordre et s' agiter? Quel homme de sa main
Sut, comme lui, les prendre au fort de leurs ténèbres,
Et, découvrant leur face à la pure clarté,
Faire comme un Hercule au monde épouvanté
Entendre le concert de leurs plaintes funèbres?
Ah! Toujours verra-t-on, d' un pied lourd et brutal,
Sur son trône bondir la stupide matière,
Et l' anglais préférer une fausse lumière
Aux sublimes reflets de l' astre impérial?
C' en est-il fait du beau sur cette terre sombre,
Et doit-il sous la nuit se perdre entièrement?
Non, non, la nuit peut bien jeter au ciel son ombre,
Elle n' éteindra pas les feux du firmament.
Ô toi qui fus l' enfant de la grande nature,
Robuste nourrisson dans ses deux bras porté;
Toi qui, mordant le bout de sa mamelle pure,
D' une lèvre puissante y bus la vérité;
Tout ce que ta pensée a touché de son aile,
Tout ce que ton regard a fait naître ici-bas,
Tout ce qu' il a paré d' une forme nouvelle
Croîtra dans l' avenir sans crainte du trépas.
Shakspeare! Vainement sous les voûtes suprêmes
Passe le vil troupeau des mortels inconstants,
Comme du sable, en vain sur l' abîme des temps
L' un par l' autre écrasés s' entassent les systèmes;
Ton génie est pareil au soleil radieux
Qui, toujours immobile au haut de l' empyrée,
Verse tranquillement sa lumière sacrée
Sur la folle rumeur des flots tumultueux.


Revenir en haut Aller en bas
 
Auguste Barbier (1805-1882) LAZARE, SHAKSPEARE
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Auguste Barbier (1805 - 1882) LAZARE, SHAKSPEARE
» Auguste Barbier (1805 - 1882) LAZARE, LE GIN
» Auguste Barbier (1805-1882) LAZARE, LE GIN
» Auguste Barbier (1805-1882) LAZARE, LE SPLEEN
» Auguste Barbier (1805-1882) LAZARE, PROLOGUE

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: