PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis

Aller en bas 
AuteurMessage
James
FONDATEUR ADMINISTRATEUR
FONDATEUR ADMINISTRATEUR
James


Masculin
Dragon
Nombre de messages : 148728
Age : 59
Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières
Date d'inscription : 04/09/2007

Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis   Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis Icon_minitimeDim 25 Sep - 18:42

LES QUATRE JOURS D'ELCIIS

Vérone se souvient d'un vieillard qui parla
Pendant quatre jours, grave et seul, dans la Scala,
À l'empereur Othon qui fut un prince oblique ;
Othon tenait sa cour dans la place publique,
Ayant sur les degrés du trône douze rois.
Empereur d'Allemagne et roi d'Arle, Othon trois
Étant malade avait fait allumer un cierge
Et fait voeu, s'il était guéri, grâce à la Vierge,
D'entendre et d'écouter, lui césar tout-puissant,
Tout ce que lui dirait n'importe quel passant,
Devant les douze rois et la garde romaine,
Cet homme parlât-il pendant une semaine.

Donc un passant fut pris rentrant dans sa maison.
On était aux beaux jours de la tiède saison ;
Le passant fut conduit devant le trône ; un prêtre
Lui fit savoir le voeu du roi d'Arle, et le maître
Lui dit : Aboie aussi longtemps que tu voudras.

Alors, comme autrefois devant Saül Esdras,
Pierre devant Néron et Job devant l'Abîme,
L'homme parla.

Le trône était sombre et sublime ;
Cent archers l'entouraient, pas un ne remuait ;
Et les rois semblaient sourds et l'empereur muet.
On voyait devant eux une table servie
Avec tout ce qui peut satisfaire l'envie
Des heureux, des puissants, de ceux qui sont en haut,
Viandes et vins, fruits, fleurs, et dans l'ombre un billot.

L'homme était un vieillard très grand, à tête nue,
Tranquille ; on l'emmenait chez lui, la nuit venue,
Puis on le ramenait le matin ; il était
Comme celui qui parle au tigre qui se tait ;
Il fit boire à César son voeu jusqu'à la lie ;
Et sa sagesse fut semblable à la folie.

Il parla quatre jours, toute la cour songea,
Et, quand il eut fini, l'empereur dit : Déjà !

_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James

Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis Une_pa12Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis Plumes19Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis James_12Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis Confes12


Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis Sceau110
Revenir en haut Aller en bas
https://www.plumedepoesies.org
 
Victor HUGO (1802-1885) Les quatre jours d’Elciis
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Victor HUGO (1802-1885) Quatre-vingt
» Victor HUGO (1802-1885) A quatre prisonniers
» Victor HUGO (1802-1885) Je vis les quatre vents passer
» Victor HUGO (1802-1885) Oh! dans ces jours lointains où l'on n'ose descendre
» Victor HUGO (1802-1885) Souvenir de la nuit du quatre - (comparaison) (étude)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: