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 Victor HUGO (1802-1885) Ils reprirent : Seigneur ! Ce fut un noir moment.

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MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Ils reprirent : Seigneur ! Ce fut un noir moment.   Victor HUGO (1802-1885) Ils reprirent : Seigneur ! Ce fut un noir moment. Icon_minitimeMar 27 Sep - 22:00

Ils reprirent : Seigneur ! Ce fut un noir moment.
Les cris d'enfant surtout venaient à mon oreille ;
Car, dans cette nuit-là, gouffre où l'équité veille
La voix des innocents sur toute autre prévaut,
C'est le cri des enfants qui monte le plus haut,
Et le vagissement fait le bruit du tonnerre.

- « Seigneur ! Seigneur ! Seigneur ! Justice pour la terre !
« Nous sommes les martyrs, nous sommes l'équité,
« La loi sainte, l'honneur, la foi, la liberté ;
« Chassés par les brigands que là-haut on encense,
« Nous sommes la vertu, nous sommes l'innocence,
« Que Satan forgeron frappe à coups de marteau.
« Nous sommes ceux qu'on a liés au vil poteau,
« Ceux qu'égorgea le sabre et que perça l'épée ;
« Nous sommes le sang tiède et la tête coupée ;
« Nous sommes ceux qu'on jette aux chiens, ceux que la dent
« Déchire, ceux qu'on brise et qu'on foule, pendant
« Que les vices lascifs et les crimes énormes
« Au-dessus de leurs fronts chantent, géants difformes.
« Nous crions vers vous, père ! Ô Dieu bon, punissez !
« Car vous êtes l'espoir de ceux qu'on a chassés,
« Car vous êtes patrie à celui qu'on exile,
« Car vous êtes le port, la demeure et l'asile ;
« Les oiseaux ont le nid et les hommes ont Dieu.
« Là-haut le meurtre seul est libre ; c'est un jeu
« D'égorger les vivants ; le droit n'a plus de base,
« Et le bien et le mal, comme l'eau dans un vase,
« Sont mêlés, et le monde est en proie à la mort.
« Au sud on tue, on pend, on extermine ; au nord
« On élargit le bagne, on élargit les fosses ;
« On coupe à coups de knout le ventre aux femmes grosses ;
« Le glaive a reparu, hideux, comme jadis.
« Dans Brescia, dans Milan, on a vu des bandits
« Écraser du talon le sein des vierges mortes ;
« Des vieillards aux fronts blancs massacrés sur leurs portes
« Imprimaient à leur seuil leurs doigts ensanglantés,
« Et les petits enfants, du haut des toits jetés,
« Étaient reçus en bas sur les pointes des piques.
« Les mines de Tobolsk, les cachots des tropiques,
« Cayenne, Lambessa, le Spielberg, les pontons
« Sont pleins de nos douleurs ! Seigneur, nous en sortons.
« Nous nous nommons le peuple, et sommes une plaie.
« Le genre humain saignant est traîné sur la claie.
« Nous venons de l'exil, nous venons du tombeau,
« Et nous vous rapportons l'âme, notre flambeau !
« Ô Dieu juste, il est temps que votre bras nous venge ! »
- Quels sont vos meurtriers et vos bourreaux ? dit l'ange,

Et d'une seule voix ils dirent : - Les soldats.

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