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 Victor HUGO (1802-1885) A ceux qui font de petites fautes

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Victor HUGO (1802-1885) A ceux qui font de petites fautes  Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) A ceux qui font de petites fautes    Victor HUGO (1802-1885) A ceux qui font de petites fautes  Icon_minitimeDim 30 Oct - 22:47

À CEUX QUI FONT DE PETITES FAUTES
Sois avare du moindre écart d'honnêteté. -
Sois juste en détail. Voir des deuils, rire à côté,
4 juin.

Mentir pour un plaisir, tricher pour un centime,
Cela ne te fait rien perdre en ta propre estime,
Eh bien, prends garde. Tout finit par s'amasser;
Des choses que tu fais presque sans y penser,.
Vagues improbités parfois inaperçues
De toi-même, te font tomber, sont des issues
Sur le mal, et par là tu' descends dans la nuit.
Un lourd câble est de fils misérables construit;
Qu'est-ce que' l'océan? une onde après une onde;
Un ver creuse un abîme, un pou construit un monde;
C'est brin à brin que l'aigle énorme fait son nid;
Un. tas de petits faits peu scrupuleux finit
Par faire le total d'une action mauvaise.
Et d'atome en atome on empire, et l'on pèse,
Souvent, quand vient le jour du compte solennel,
En n'étant qu'imprudent, le poids d'un criminel.
Homme, la conscience est une minutie.
L'âme est plus aisément que l'hermine, noircie.
Le vrai sans s'amoindrir toujours partout entra.
Ne crois pas que jamais, parce qu'on les mettra
Dans les moindres recoins de l'âme, on rapetisse
La probité, l'honneur, le droit et la justice.
Devant les.cieux qu'emplit un vague aspect d'effroi,
Sur tout,. sans savoir qui, sans demander pourquoi,
Le philosophe pleure, aime, intercède, prie.
Il pense; il sonde avec sa prunelle attendrie
Le mystère, et comprend que quelqu'un gémit là.
Il parle à l'infini comme Jean lui parla;
Il y penche son âme et par cette.ouverture
Répand un sombre amour sur la vaste nature;
Il bénit à voix basse en marchant devant lui
Toutes les profondeurs de l'ombre et de l'ennui,
L'antre, l'herbe, les monts glacés, les arbres torses,
Les courants, les aimants, l'hydre aveugle des forces,
Les joncs tremblants, les bois tristes, les rochers nus,
L'air, l'onde, et le troupeau des monstres inconnus;
Il console, incliné; ce qui vit, ce qui souffre,
Et, tous les noirs captifs invisibles du gouffre,
Epars dans l'Être horrible aux effrayants halliers,
Enchaînés aux carcans ou tirant des colliers.
Il perçoit les soupirs des visions funèbres;
Il console et secourt plus bas que l'animal;
Tendre, il fait du bien, même 'à ce qui fait du mal;
'Sans distinguer sur qui tombent ses pleurs, lui-même
N'étant. qu'une lueur flottant dans le problème,
Il prie, 'argile, chair, larve; et semble un rayon
Aux sombres yeux' ouverts dans 'l'expiation.

L'ardeur d'apaiser tout est sa sublime fièvre;
Il va! prophète ou non, qu'importe que sa lèvre
Ait ou n'ait pas le feu du céleste charbon!
Il sait bien qu'on l'entend, qu'il suffit d'être bon,
Et que les exilés rêvent la délivrance;
Il passe en murmurant Espérance! espérance!
Et. toute la souffrance est un appel confus
A son coeur d'où jamais il ne sort un refus.

Tandis qu'on ne sait. quoi d'étrange et de farouche
Surgit dans ies-berceaux, dans les tombeaux se couche,
Tandis que l'ouragan souffle, et que par moment
La vie universelle est un rugissement,
Et qu'à d'autres moments tout n'est plus qu'une face
De silence où le cri de l'abîme s'efface,
Tandis, que le flot roule à l'engloutissement,
Que la livide mort court sous le firmament
Distribuant le monde 'aux fléaux ses ministres;
Que les astres hagards ont des levers sinistres,
Et qué tout semble craindre un lugubre abandon,
Lui, tranquille, il dit:.Paix, harmonie et pardon!
Il jette sa pitié dans la sourde étendue,
Dans l'ombre formidable à jamais éperdue,
Dans le deuil, dans l'énigme affreuse, dans l'horreur;
Il marche, et, sans rien voir, perdu, quoique éclaireur,
Sous la brume éternelle à flots noirs épanchée,
Sent dans la nuit sa main par des langues léchée.
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