PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Victor HUGO (1802-1885) Vous demandez à quoi je rêve.?

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Victor HUGO (1802-1885) Vous demandez à quoi je rêve.? Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Vous demandez à quoi je rêve.?   Victor HUGO (1802-1885) Vous demandez à quoi je rêve.? Icon_minitimeDim 13 Nov - 23:52

Vous demandez à quoi je rêve.?
Je me souviens qu'un jour, jadis,
A l'heure où l'aube qui se lève
Ouvre ses yeux de paradis,

Je passais, parmi des colombes,
Dans un cimetière, jardin
Qui, couvrant de roses les tombes,
Cache le néant sous l'éden.

J'errais dans cette ombre insalubre
Où les croix noires sont debout...
Une grande pierre lugubre
Se mit à vivre tout à coup.

C'était, dans l'herbe et les pervenches,
Un sépulcre sombre et hautain
Qu'effleura soudain sous les branches
Un furtif éclair du matin;

II était là sous une yeuse,
Triste, et comme pour l'apaiser,
La jeune aube mystérieuse
Donnait à ce spectre un baiser.

Et cela rendit, ô merveille,
La vie au sépulcre hagard.
Ce sourd-muet ouvrit l'oreille
Et cet aveugle eut un regard.

En voyant venir la lumière,
Comme au désert le noir Sina,
Ce sinistre linceul de pierre
Où pleure une âme, rayonna.
Et je le vis, dans ,1e bois sombre,
Dans le champ pestilentiel,
Comme transfiguré dans l'ombre
Par cette dorure du ciel.

Ce n'était plus la dalle affreuse,
Qui se dresse hors de tout bruit,
Sous laquelle un gouffre se creuse,
Plein d'étoiles, mais plein de nuit;

-Ce n'était plus la tombe où rêve
Un vague fantôme banni,
Abîme où le fini s'achève,
Borne où-commence l'infini.

Grâce à l'aube, au pied du vieil arbre,
Dans la ronce et dans le genêt,
Le froid granit, l'orgueilleux marbre
Que le ver de terre connaît,

Illuminait ces bois funèbres,
Craints de l'homme, aimés du corbeau,
Et, calme, avait dans les ténèbres
On ne sait quel air de flambeau.

Il cessa d'être le fantôme.
Le liseron fut ébloui,
Et l'oeillet lui jeta son baume;
Les fleurs n'eurent plus peur de lui.

Les roses que nos yeux admirent
Baisèrent son socle détruit,
Et les' petits oiseaux se mirent
A chanter autour de sa nuit.

Noble femme aux vaincus fidèle,
Votre sourire frais et beau,
' Quand il luit sur moi, rappelle
Cette aurore sur ce tombeau.

H. H. 5 septembre.
Revenir en haut Aller en bas
 
Victor HUGO (1802-1885) Vous demandez à quoi je rêve.?
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Victor HUGO (1802-1885) - Qu'êtes-vous? - Tu le vois à notre robe. - Quoi?
» Victor HUGO (1802-1885) - Qu'êtes-vous? - Tu le vois à notre robe. - Quoi?
» Victor HUGO (1802-1885) A quoi je songe? - Hélas! loin du toit où vous êtes
» Victor HUGO (1802-1885) Quoi ! tu doutes de l'âme !
» Victor HUGO (1802-1885) Non, non, non ! Quoi ! ce roi de Prusse suffirait !

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: