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 Victor HUGO (1802-1885) La question sociale

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Victor HUGO (1802-1885) La question sociale  Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) La question sociale    Victor HUGO (1802-1885) La question sociale  Icon_minitimeDim 27 Nov - 22:39

LA QUESTION SOCIALE


Non, non, non. Ce n'est point par la ruse, vous dis-je,
Que vous aurez raison du' gouffre et du prodige;
Les ouragans ne sont en rien déconcertés
Par nos expédients et nos habiletés;
Non, je ne pense pas que l'aquilon s'apaise
Par égard pour Blondin flottant dans son trapèze,
Ni qu'un homme d'état fasse peur à l'éclair.
A force de danser sur une corde en l'air;

Le tonnerre n'est pas un chien hargneux qui boite
Et que nos coups de fouet font rentrer dans-sa boîte.
Jésus-Christ, tel qu'il est, dans saint-Luc et saint-Marc,
Voyait la politique autrement que Bismarck
Et voyait la justice autrement que Delangle;
A l'homme qu'on assomme, à l'homme qu'on étrangle,
Il prodiguait les soins du bon samaritain;
Si des vaincus tâchaient d'échapper au destin,
Son temple offrait l'asile à leur fuite tragique;
Si bien qu'on l'aurait, certe, expulsé de Belgique.

Ô mer, à ton niveau fatal tu monteras.
Il n'est pas d'empereurs et pas de magistrats,
II n'est pas de trident, gouffre, il n'est pas de conque,
Qui puissent à ton flot faire un effet quelconque;
L'abîme est la demeure orageuse de Dieu;
On ne calmera pas 'cet effrayant milieu
Quand même on enverrait des nymphes ingénues
Rire, et jusqu'au nombril s'y montrer toutes nues;
. Ce profond océan, le genre humain, connaît
L'instant où le jour meurt, l'heure où l'étoile naît;
Il a sa loi, le flux et le reflux, l'espace,
Il voit le fond de l'ombre où Léviathan passe;
Il croît sur une plage et. sur l'autre il décroît;
Son équateur bouillonne et ses pôles ont froid;
Mais il n'écoute pas monsieur Rouher; il reste
Le vaste flot, tantôt joyeux, tantôt funeste,
Âpre, énorme, impossible à dompter, y mît-on
Bonaparte en Neptune et Devienne en Triton.

Peuple, en ton chaos, noir parfois d'écume immonde,
Le douteur ne voit rien, le penseur trouve un monde.
Tu montes, tu descends, tu remontes; tu n'as
Ni portes, ni verrous, ni clefs, ni cadenas;
Tu vas dans l'infini, liberté formidable!
Dieu te fait navigable et te laisse insondable;
Le sceptique te jette en vain son fil à plomb;
Mer fermée à Pyrrhon, tu t'ouvres à Colomb!

Vianden, 19 juin 1871.
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