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 Victor HUGO (1802-1885) Ces siècles de douleurs, de, pleurs, d'adversités,

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MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Ces siècles de douleurs, de, pleurs, d'adversités,   Victor HUGO (1802-1885) Ces siècles de douleurs, de, pleurs, d'adversités, Icon_minitimeMar 29 Nov - 23:51

Ces siècles de douleurs, de, pleurs, d'adversités,
Hélas! tous ces souffrants, tous ces déshérités,
Tous ces proscrits, le deuil, la haine universelle,
Tout .ce qui dans le fond des âmes s'amoncelle,
Cela ne va-t-il pas éclater tout à coup?
La colère est partout, la fureur est partout;
Les cieux sont noirs; voyez, regardez; il éclaire!
Qu'est-ce que la fureur? qu'importe la colère?
La vengeance sera surprise de son fruit;
Dieu nous transforme; il a pour tâche en notre nuit
L'auguste avortement de la foudre en aurore.

Dieu prend dans notre coeur la haine et la dévore;
Il se jette sur nous des profondeurs du jour;
Et nous arrache tout de l'âme, hors l'amour;
Avec ce bec d'acier, la conscience, il plonge
Jusqu'à notre pensée et jusqu'à notre songe,
Fouille notre poitrine et, quoi que nous fassions,
Jusqu'aux vils intestins qu'on nomme passions;
Il pille nos instincts mauvais, il nous dépouille
De ce qui nous tourmente et de ce qui nous souille;
Et, quand il nous a faits pareils au ciel béni,
Bons et purs, il s'envole, et rentre à l'infini;
Et, lorsqu'il a passé sur nous, l'âme plus grande
Sent qu'elle ne hait plus, et rend grâce, et demande:
Qui donc m'a prise ainsi dans ses serres de feu?
Et croit que c'est un aigle, et comprend que c'est Dieu.
Pour atteindre à ce but, l'amour, tous les contraires,
Désarmés, attendris, calmés, deviendront frères;
Nous verrons se confondre en douces unions
Ce que nous acceptons et ce que nous nions;
Les parfums sortiront à travers les écorces;
L'idée éclairera l'aveuglement des forces;
L'antique antagonisme entre l'âme et le corps
Sera comme une lyre aux célestes accords;
Le souffle baisera l'argile, et la matière
Plongera dans l'esprit sa farouche frontière;
La charrue aidera l'hymne, et les travailleurs
Auront aux mains la gerbe et sur le front des fleurs;
Car pour le verbe saint nulle voix n'est muette!
La pioche du mineur, la strophe du poète,
Creusent la même énigme et cherchent le même or.
Qu'importe les chemins où l'homme marche encor
Tantôt mouillé de pluie et tantôt blanc de poudre!

C'est en fraternité que tout doit se dissoudre;
Et Dieu fera servir le calcul, la raison,
L'étude et la science, à cette guérison.

Peuples, Demain n'est pas un monstre qui nous guette
Ni la flèche qu'Hier en s'enfuyant nous jette.
Ô peuples! l'avenir est déjà parmi nous.
Il veut le droit de tous comme. le pain pour tous;
Calme,, invincible, au champ de bataille suprême,
Il lutte; à voir comment il frappe, on sent qu'il aime;
Regardez-le passer, ce grand soldat masqué!
Il se dévoilera, peuples, au jour marqué;
En attendant il fait son ouvre; la pensée
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Sort, lumière, à travers sa visière baissée;
Il lutte pour la femme, il lutte pour l'enfant,
Pour le peuple qu'il sert, pour l'âme qu'il défend,
Pour l'idéal splendide et libre; et la mêlée,
Sombre, de ses deux yeux de flamme est étoilée.

Son bouclier, où luit ce grand mot : Essayons!
Est fait d'une poignée énorme de rayons.
Il ébauche l'Europe, il achève la France;
Il chasse devant lui, terrible, l'ignorance,
Les superstitions où les coeurs sont plongés,
Et tout le tourbillon des pâles préjugés.
Oh! ne le craignez pas, peuples! son nom immense
C'est aujourd'hui combat et c'est demain clémence.


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