Le mal, l'erreur,
Ce Bonaparte, et toi, paysan, qui mendies
Un empereur,
Toi qui peux être un homme et veux être une brute,
Troupeaux mouvants
Sur qui s'acharne et passe et repasse la lutte
Des quatre vents,
Foule qui vas courbant des millions de têtes,
Bourgeois distraits
Qui vivez avec l'oeil plus vague que les bêtes
Dans les forêts,
Les 'noirs évènements sur les masses obscures,
Les talions,
Les deuils, les envieux, les serpents, leurs piqûres
Aux grands lions,
Me dire que quiconque, à Paris ou dans Rome,
Honte et remords!
Mettra l'oreille à terre, entendra de cet homme
Parler les morts,
Que tout ce qu'il a fait d'iniquités égale
La quantité
D'astres qu'on voit aux cieux quand chante la cigale,
Les soirs d'été;
Rouler dans mon esprit la sanglante besogne
Du boulevard,
Et Morny, puis. Troplong 20, aller de cet ivrogne
A ce bavard;
Puebla, Mentana; Compiègne, son opprobre,
Ses jeux, ses goûts;
Les meurtres plus nombreux que les mouches d'octobre
Dans les égouts;
Le pontife sans foi, l'apôtre sans doctrine,
Abject semeur,
C'est tout cela qui fait sortir de ma poitrine
L'âpre clameur!
C'est tout cela qui fait que ma colère gronde
Profondément,