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 Victor HUGO (1802-1885) LE PASSANT -,. LA PASSANTE

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MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) LE PASSANT -,. LA PASSANTE   Victor HUGO (1802-1885) LE PASSANT -,. LA PASSANTE Icon_minitimeJeu 22 Déc - 21:28

LE PASSANT -,. LA PASSANTE
I
- Quel âge as-tu? - Seize ans. - De quel pays es-tu?
- D'Aubin. - N'est-ce pas là, dis-moi, qu'on s'est battu?
- On ne s'est pas battu, l'on a tué. - La mine .-
.;Prospérait. Quel était son. produit? - La famine.
- Oui, je sais, le mineur vit sous terre, et n'a rien.
Avec la nuit de plus, il est galérien.
Mais toi, faisais-tu donc ce travail, jeune fille? -
- Avec tout mon village ét toute ma famille,
Oui. Pour chaque hottée on me donnait un sou.
Mon grand-père était mort, tué du feu grisou.
Mon petit frère était boiteux d'un coup de pierre.
Nous étions tous mineurs, -lui,, mon père, ma mère,
Moi. L'ouvrage était dur, le chef n'était pas bon.
Comme .on, de pain, on mâchait du charbon.
Aussi, vous le voyez, monsieur, je suis très maigre;
Ce qui me fait du tort. - Le mineur, c'est le nègre.
Hélas, oui! - Dans la mine on descend, on descend.
On travaille à genoux dans le puits. C'est glissant.
Il pleut, quoiqu'on n'ait pas de ciel. On est sous l'arche
D'un caveau bas, et tant qu'on peut marcher, on marche;
Après on rampe; on est dans une eau noire; il faut
Étayer le plafond, s'il a quelque défaut;
La mort, fait un grand bruit quand tout à coup elle entre;
C'est comme le tonnerre. On se couche à plat ventre.
Ceux qui ne sont pas morts se relèvent. Pas d'air.
Chaque sape est un trou dont un homme est le ver.
Quand la veine' est en long, c'est bien; quand elle est droite,
Alors la tâche est rude et la sape est étroite:
On sue, on gèle, on tousse; on a chaud, on a froid.
On n'est pas sûr si c'est vivant. tout ce qu'on voit.
Sitôt qu'on est sous terre on devient des fantômes.

- Les pauvres paysans qui vivent sous les 'chaumes
Respirent du moins l'air des cieux. - On étouffait.
-. Pourquoi ne pas vous plaindre aussi? - Nous l'avons fait.
Nous avons demandé, ne croyant pas déplaire,
Un peu moins de travail, un peu plus de salaire.
- Et l'on vous a donné, quoi? - Des coups de fusil.
- Je m'en souviens, le maître a froncé le sourcil.
- Mon père est mort frappé d'une balle. - Et ta mère?
- Folle. - Et tu n'as plus rien? - Si. J'ai mon petit frère.
Il est infirme, il faut qu'il.vive, de façon
Que j'ai mendié, mais on m'a mise en prison.
Je ne sais pas lès lois, mais' on me les applique.
- Que fais-tu donc alors? - Je suis fille publique.
Reposons nos regards sur d'autres femmes.

Dieu
A mis toute la paix d'en-haut dans ce beau lieu;
C'est un palais et c'est un éden. Faste et joie.
Le rubis sur les seins, l'aube au ciel, tout rougeoie,
Tout est pourpre et splendeur, lumière et volupté.
Roses et femmes sont ouvertes, c'est l'été;
Et l'on voit dans les fleurs et l'on voit dans les âmes.
César rêve, entouré de parfums et de flammes.
Le soir, on fait errer des orchestres sûr l'eau;
Diane en marbré avec la lune en son halo
Mêlent leur regard chaste à la tiède soirée;
L-'eau par les coups de rame est 'mollement moirée;
La voix du rossignol, la flûte dé Ttilou ",
Alternent, et l'on chante un refrain' andalou,
L'air se tait, toute l'ombre écoute la. fanfare,
Et le daim qui buvait au lac sombre, s'effare.

H. H. Xbn.
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