Fo 71 1836. Océan, p. 515.
Pour nous montrer Dieu -
il sorte V
Un rayon du berceau, de la tombe un éclair.
La vie est une mer pleine de gouffres.
Pauvres mères toujours, sans redouter les lames,
Vôus' mettez Votre amour, vos coeurs, vos 'soins craintifs,
Votre espérance èn Dieu, votre avenir de fèmmes,
Tout ce' que vous avez, dans les bérceaux plaintifs.
- ' Vous embarquez vos âmes '
Dàns ces frêles esquifs!
L'herbe, les fleurs, les nuages, les arbres sont doux et fraternels pour
l'enfant
Car on sent palpiter pour l'humble créature
Le sein universel - de l'immense nature,
Maternel océan où vont tous nos ruisseaux,
Qui berce en même temps sous les mêmes sourires
Tous ces petits 'navires '
Qu'on nomme des berceaux!
. Prends mon âme sur tes ailes,
Laisse. mon coeur à tes pieds.
Laisse-moi rêver, ô femme,.
Un Dieu bon comme ton âme,
Un ciel beau comme tes yeux 23!
Oh! ma pauvre mère; dit-elle, je ne l'ai pas connue. Sa vie avait été
bien sombre et bien abandonnée. Elle est morte en me faisant naître.
Elle est morte sur mon berceau comme un nageur fatigué au moment
où il met la main sur l'esquif qui l'aurait sauvé.
Reçois, mon bien céleste,
. Ô ma beauté,
Mon coeur dont rien ne reste,
L'amour ôté 24.