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 Joseph Autran (1813-1877) L’Allée De Frênes.

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MessageSujet: Joseph Autran (1813-1877) L’Allée De Frênes.   Joseph Autran (1813-1877) L’Allée De Frênes. Icon_minitimeDim 8 Jan - 18:54

L’Allée De Frênes.

Dans ce pesant sommeil où le souci nous plonge,
La veille du combat, Charlemagne eut un songe:
Jacques, le saint apôtre, apparut à ses yeux.
Une palme à la main et le front radieux,
Il portait un manteau d’une blancheur suprême:
« Contre les ennemis du Christ et de Dieu même,
Contre tous ces païens dont tu sais la fureur,
Tu te battras demain, dit-il à l’empereur.
La première rencontre aux tiens sera funeste;
Malheur à l’avant-garde! il faudra qu’elle y reste;
Mais tu seras vainqueur, c’est moi qui te le dis,
Et ceux qui tomberont iront en paradis.»

Charlemagne, au réveil, comme un roi qui se lève,

Rassembla ses barons et leur conta son rêve:
Et chacun de ces preux, en quête de danger,
S’offrit pour l’avant-garde et courut s’y ranger.
Là se trouvaient Thibault, à la mine hardie,
Anséis, Angelier, le duc de Normandie,
Gautier de Luz, si beau sous la cuirasse d’or,
Et Guy de Saint-Antoine, et mille autres encor.
Le combat fut livré. Sous l’oeil qui les regarde.
Succombèrent au choc tous ceux de l’avant-garde;
Mais la victoire enfin fut le prix de leur sang,
Et le vieux nom de France en devint plus puissant.

Quand on les enterra, le soir, dans la campagne:
« Honorons ces vaillants, dit le roi Charlemagne:
Ils ont bien mérité l’honneur que je leur rends.
Je veux que leurs tombeaux soient creusés en deux rangs,
Et, quand ils seront là, couchés dans leur silence,
Je veux, sur chacun d’eux, que l’on plante sa lance,
Un souvenir au moins survivra de ces morts.»
On creusa les tombeaux, on étendit les corps,
Et l’on planta sur eux chaque lance de frêne;
Puis on prit du repos. Or, quand l’aube sereine
A l’orient vermeil apparut toute en pleurs,
Chaque lance était verte et portait quelques fleurs.

Aux tombes des martyrs en terre sarrasine
Chacune avait poussé sa féconde racine;
Et ces arbres sont ceux qui, si grands et si beaux,
Sont encore aujourd’hui debout sur les tombeaux.
Et qui, sous le soleil dont l’Espagne est brûlée.
Vous mènent à Burgos par une sombre allée!






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