CONTRE UNE VIEILLE IMPORTUNE
Furie aux crins retors, execrable megere,
Qui te fait tant vomir de poison contre moy,
Et troubler la beauté qui me donne la loy
Des importuns discours de ta langue legere?
Quel démon envieux tous les jours te suggere
Les moyens d' esbranler le roc de nostre foy?
Penses-tu que la saincte en qui seule je croy
Soit infidelle autant que tu és mensongere?
Non, non, vieille sorciere, invente si tu veux
Mille charmes nouveaux pour dissoudre les noeuds
Dont Cupidon estreint nos amoureuses ames:
Tu feras lors cesser nos honnestes esbats,
Quand tes yeux cesseront d' alumer aux sabaths
Dans le sein des démons des impudiques flames.