Cloches natales
Elles chantent sous les tuiles
Du clocher, depuis le temps
Où leurs bronzes palpitants
Ont reçu les saintes huiles.
Leur quatuor, chaque jour,
Harmonise des pensées,
Pieusement nuancées,
De deuil, de joie ou d'amour.
La mélodique louange,
Dans toute sainte maison,
Met aux lèvres l'oraison,
Le céleste avé de l'Ange.
L'onction n'a pas en vain
Touché les catéchumènes
Qui, de leurs voix presque humaines,
Font un air presque divin.
Sans doute, la Vierge même
Entend le suave avé:
Les cloches ont conservé
La langue de leur baptême.
Leur sonnerie, en tous lieux,
Par l'âme et le coeur comprise,
S'élève, se vaporise
En musique, jusqu'aux cieux.