Le cor mélancolique a gémi dans l'espace;
D'où vient-il? Où va-t-il? Quel est celui qui passe
Dans un éblouissant arroi?
N'est-ce pas le courrier des princes de l'aurore?
L'azur se fleurdelise, et l'orient se dore!
Oh! c'est l'estafette du Roy.
Quel appel sonne-t-il, de colline en colline,
Ce buccin qu'accompagne, en la nuit qui décline,
La pâle étoile du réveil?
Ce cor dont la musique annonce la lumière,
Ô Montcalm, ce n'est pas la trompette guerrière,
Ni le clairon du Roy-Soleil.
Un message d'amour, une heureuse dépêche,
Comme un souffle de mai, comme une brise fraîche,
A franchi la mer du matin,
Et les plus belles fleurs d'une flore immortelle
Ont mêlé les parfums d'une terre nouvelle
Aux parfums d'un pays lointain.
Le Héros a frémi. Des voix pleines de charmes,
Gonflant les yeux émus de ces divines larmes
Que le coeur ne peut retenir,
Des siècles de la gloire ont ravi le silence,
Grand'croix de Saint-Louis, lève-toi, c'est la France!
C'est la France du souvenir.