PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Nérée Beauchemin (1850-1931) Chrysanthèmes

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Nérée Beauchemin (1850-1931) Chrysanthèmes Empty
MessageSujet: Nérée Beauchemin (1850-1931) Chrysanthèmes   Nérée Beauchemin (1850-1931) Chrysanthèmes Icon_minitimeVen 13 Jan 2012 - 23:17

Chrysanthèmes



Ils disent qu'au ciel on retrouve
Ces chers petits morts tant pleurés.
Ah! savent-ils bien ce qu'éprouve
Le coeur des parents éplorés.

Ils sont étonnés qu'on se plaigne.
Savent-ils bien notre douleur?
À nous dont le sein meurtri saigne,
On parle d'un monde meilleur!

J'y crois à cette autre demeure,
À cet immense azur béni;
Oui, j'y crois! et, pourtant, je pleure :
J'ai peur de ce vague infini.

Lui, là-haut, si loin de sa mère!
Je ne puis croire qu'il n'ait pas
Comme une nostalgie amère
De ceux qu'il aimait ici-bas.

Et, comme en un rêve, il me semble
Voir errer dans ce ciel si grand
Un bel ange qui lui ressemble,
Qui nous tend les bras en pleurant.


Il partit alors que les roses
S'ouvrent dans l'air étincelant :
De leurs premières fleurs écloses
On couvrit le suaire blanc.

Pour longtemps la chambre est fermée :
Dans sa froide atmosphère en deuil
Flotte encore l'âme embaumée
Des chrysanthèmes du cercueil.

En secret, la mère, hagarde,
Toute pâle, tournant la clé
De l'huis funèbre, se hasarde
À franchir le seuil endeuillé.

Dans la pièce où son oeil pénètre
Elle cherche et voudrait bien voir
Les beaux yeux du cher petit être
Qui manque aux caresses du soir.

Une fièvre intense hallucine
Et son oreille et son regard;
Ce nid plein d'ombre la fascine :
Son trésor est là, quelque part.

Ce demi j our mélancolique
Que reflète le ténébreux
Cristal du grand miroir oblique.
C'est le reflet des jours heureux.


L'alcôve était claire et fleurie;
C'est là que l'enfant fut bercé.
Al! l'alcôve est bien assombrie
Depuis que la mort a passé.

Où sont les fleurs, les fines gazes,
Les merveilles du blanc trousseau?
Les fleurs ne sont plus dans les vases,
Et l'enfant n'est plus au berceau.

C'est pourquoi la mère affolée,
En proie aux regrets superflus,
Ne veut pas être consolée,
Parce que son amour n'est plus.


Revenir en haut Aller en bas
 
Nérée Beauchemin (1850-1931) Chrysanthèmes
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Nérée Beauchemin (1850-1931) La Mer
» Nérée Beauchemin (1850-1931) Les lys
» Nérée Beauchemin (1850-1931) Le Ber
» Nérée Beauchemin (1850-1931) Le lac
» Nérée Beauchemin (1850-1931) Liturgie

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: