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 Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE TAILLEUR ET LA FEE

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MessageSujet: Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE TAILLEUR ET LA FEE   Pierre-Jean De Béranger (1780-1857) LE TAILLEUR ET LA FEE Icon_minitimeLun 27 Fév - 22:28

LE TAILLEUR ET LA FEE

Chanson chantée à mes amis le 19 août, jour
Anniversaire de ma naissance.
Dans ce Paris plein d'or et de misère,
En l'an du Christ mil sept cent quatre-vingt,
Chez un tailleur, mon pauvre et vieux grand-père,
Moi nouveau-né, sachez ce qui m'advint.
Rien ne prédit la gloire d'un Orphée
À mon berceau, qui n'était pas de fleurs:
Mais mon grand-père, accourant à mes pleurs,
Me trouve un jour dans les bras d'une fée;
Et cette fée, avec de gais refrains,
Calmait le cri de mes premiers chagrins.
Le bon vieillard lui dit, l'ame inquiète:
" à cet enfant quel destin est promis? "
Elle répond: " vois-le, sous ma baguette,
Garçon d'auberge, imprimeur et commis.

Un coup de foudre ajoute à mes présages:
Ton fils atteint va périr consumé;
Dieu le regarde, et l'oiseau ranimé
Vole en chantant braver d'autres orages. "
Et puis la fée, avec de gais refrains,
Calmait le cri de mes premiers chagrins.
" tous les plaisirs, sylphes de la jeunesse,
Éveilleront sa lyre au sein des nuits.
Au toit du pauvre il répand l'alégresse;
À l'opulence il sauve des ennuis.
Mais quel spectacle attriste son langage?
Tout s'engloutit, et gloire et liberté:
Comme un pêcheur qui rentre épouvanté,
Il vient au port raconter leur naufrage. "
Et puis la fée, avec de gais refrains,
Calmait le cri de mes premiers chagrins.
Le vieux tailleur s'écrie: " eh quoi! Ma fille
Ne m'a donné qu'un faiseur de chansons!
Mieux jour et nuit vaudrait tenir l'aiguille
Que, faible écho, mourir en de vains sons. "

" va, dit la fée, à tort tu t'en alarmes;
De grands talents ont de moins beaux succès.
Ses chants légers seront chers aux français,
Et du proscrit adouciront les larmes. "
Et puis la fée, avec de gais refrains,
Calmait le cri de mes premiers chagrins.
Amis, hier, j'étais faible et morose,
L'aimable fée apparaît à mes yeux.
Ses doigts distraits effeuillent une rose;
Elle me dit: " tu te vois déja vieux.
Tel qu'aux déserts parfois brille un mirage,
Aux coeurs vieillis s'offre un doux souvenir.
Pour te fêter tes amis vont s'unir:
Long-temps près d'eux revis dans un autre âge. "
Et puis la fée, avec ses gais refrains,
Comme autrefois dissipa mes chagrins.



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