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 Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704) CHAPITRE I de l' ame. XV

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MessageSujet: Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704) CHAPITRE I de l' ame. XV   Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704)  CHAPITRE I  de l' ame. XV Icon_minitimeMar 17 Avr - 0:47

XV.
Les sciences et les arts.
Toutes les sciences sont comprises dans la philosophie.
Ce mot signifie l' amour de la sagesse à laquelle
l' homme parvient en cultivant son esprit par les
sciences.

Parmi les sciences, les unes s' attachent à la seule
contemplation de la vérité, et pour cela sont appelées
spéculatives ; les autres tendent à l' action, et
sont appelées pratiques .
Les sciences spéculatives sont la métaphysique, qui
traite des choses les plus immatérielles, comme de
l' être en général, et en particulier de Dieu et des
êtres intellectuels faits à son image ; la
physique, qui étudie la nature ; la géométrie, qui
démontre l' essence et les propriétés des grandeurs,
comme l' arithmétique celle des nombres ; l' astronomie,
qui apprend le cours des astres et par là le système
universel du monde, c' est-à-dire la disposition de
ses principales parties ; chose qui peut être aussi
rapportée à la physique.
Les sciences pratiques sont la logique et la morale,
dont l' une nous enseigne à bien raisonner, et l' autre
à bien vouloir.
Des sciences sont nés les arts, qui ont apporté tant
d' ornement et tant d' utilité à la vie humaine.
Les arts diffèrent d' avec les sciences en ce que
premièrement, ils nous font produire quelque ouvrage
sensible ; au lieu que les sciences exercent
seulement ou règlent les opérations intellectuelles :
et secondement, que les arts travaillent en matière
contingente. La rhétorique s' accommode aux passions et
aux affaires présentes ; la grammaire au génie des
langues et à leur usage variable ; l' architecture aux
diverses situations : mais les sciences s' occupent
d' un objet éternel et invariable, ainsi qu' il a été dit.
Quelques-uns mettent la logique et la morale parmi les
arts, parce qu' elles tendent à l' action. Mais leur
action est purement intellectuelle ; et il semble que
ce doit être quelque chose de plus qu' un art, qui
nous apprenne par où le raisonnement et la volonté
est droite ; chose immuable et supérieure à tous les
changemens de la nature et de l' usage.
Il est pourtant vrai qu' à prendre le mot d' art pour
industrie et pour méthode, on peut dire qu' il y a
beaucoup d' art dans les moyens qu' emploient la logique
et la morale à nous faire bien raisonner et bien
vivre : joint aussi que dans l' application il peut
y avoir certains préceptes qui changent selon les
personnes.
Les principaux arts sont : la grammaire, qui fait
parler correctement ; la rhétorique, qui fait parler
éloquemment ; la poétique, qui fait parler divinement
et comme si l' on étoit inspiré ; la musique, qui par
la juste proportion des tons donne à la voix une force
secrète pour délecter et pour émouvoir ; la médecine
et ses dépendances, qui tiennent le corps humain en
bon état ; l' arithmétique pratique, qui apprend à
calculer sûrement et facilement ; l' architecture,
qui donne la commodité et la beauté
aux édifices publics et particuliers, qui orne les
villes et les fortifie, qui bâtit des palais aux rois
et des temples à Dieu ; la mécanique, qui fait jouer
les ressorts et transporter aisément les corps pesans,
comme les pierres pour élever les édifices et les eaux
pour le plaisir ou pour la commodité de la vie ; la
sculpture et la peinture, qui en imitant le naturel
reconnoissent qu' elles demeurent beaucoup au-dessous,
et autres semblables.
Ces arts sont appelés libéraux , parce qu' ils sont
dignes d' un homme libre, à la différence des arts qui
ont quelque chose de servile, que notre langue
appelle métiers et arts mécaniques : quoique le
nom de mécanique ait une plus noble signification
lorsqu' il exprime ce bel art qui apprend l' usage des
ressorts et la construction des machines : mais les
métiers serviles usent seulement de machines, sans en
connoître la force et la construction.
Les arts règlent les métiers ; l' architecture
commande aux maçons, aux menuisiers et aux autres.
L' art de manier les chevaux dirige ceux qui font les
mors, les fers, les brides et les autres choses
semblables.
Les arts libéraux et mécaniques sont distingués, en ce
que les premiers travaillent de l' esprit plutôt que
de la main ; et les autres, dont le succès dépend de
la routine et de l' usage plutôt que de la science,
travaillent plus de la main que de l' esprit.
La peinture qui travaille de la main plus que les
autres arts libéraux, s' est acquis rang parmi eux, à
cause que le dessin qui est l' ame de la peinture est
un des plus excellens ouvrages de l' esprit, et que
d' ailleurs le peintre qui imite tout doit savoir de
tout. J' en dis autant de la sculpture qui a sur la
peinture l' avantage du relief, comme la peinture a
sur elle celui des couleurs.
Les sciences et les arts font voir combien l' homme est
ingénieux et inventif. En pénétrant par les sciences
les oeuvres de Dieu, et en les ornant par les arts,
il se montre vraiment fait à son image et capable
d' entrer, quoique foiblement dans ses desseins.
Il n' y a donc rien que l' homme doive plus cultiver
que son entendement, qui le rend semblable à son
auteur. Il le cultive en le remplissant de bonnes
maximes, de jugemens droits et de connoissances utiles.
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Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704) CHAPITRE I de l' ame. XV
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