L' horloge
Cependant qu'Elle veille aux vieux créneaux des tours
Douze coups cadencés partent en jetant l'heure
En un râle d'airain dont la tristesse effleure
L'immensité béante où règnent les vautours...
Dans les hauts pins branlant leurs sinistres contours,
Le vieil hibou hulule au chat-huant qui pleure,
Et voici que, bientôt, lugubre, comme un leurre,
L'effroi nocturne passe aux sombres alentours...
Folle et mystique nuit dont s'inspire mon rêve,
Toi qui nais et finis aux lèvres des clartés,
Fais mon coeur sans amour ou mes amours sans trêves :
Mon âme se lamente en tes obscurités
Et tout se plaint en elle avec les chocs funèbres
De l'horloge sonnant des glas dans les ténèbres...