Ô jeune adolescent....
I
Ô jeune adolescent, tu rougis devant moi.
Vois mes traits sans couleur; ils pâlissent pour toi:
C'est ton front virginal, ta grâce, ta décence.
Viens; il est d'autres jeux que les jeux de l'enfance.
Ô jeune adolescent, viens savoir que mon coeur
N'a pu de ton visage oublier la douceur.
Bel enfant, sur ton front la volupté réside;
Ton regard est celui d'une vierge timide.
Ton sein blanc, que ta robe ose cacher au jour,
Semble encore ignorer qu'on soupire d'amour;
Viens le savoir de moi; viens, je veux te l'apprendre.
Viens remettre en mes mains ton âme vierge et tendre,
Afin que mes leçons, moins timides que toi,
Te fassent soupirer et languir comme moi;
Et qu'enfin rassuré, cette joue enfantine
Doive à mes seuls baisers cette rougeur divine.