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 Guillaume Colletet (1598-1659) BALLETS

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MessageSujet: Guillaume Colletet (1598-1659) BALLETS   Guillaume Colletet (1598-1659)  BALLETS Icon_minitimeDim 24 Juin - 19:49

BALLETS

Vers du balet des nations.
Recit des pescheurs allant le soir
À la pesche.
À monseigneur le prince.

Puis qu' enfin le soleil a fait place à la nuit,
Et que les aquilons las de faire du bruit
Donnent quelque relache à leurs fureurs extrémes,
Ne laissons point moisir les rets ny le tramail ;
Miserables pescheurs, retournons au travail,
Les dieux aident tousjours ceux qui s' aident eux-mesmes.
Depuis que ce bel astre a r' amené le jour,
Nous avons assez fait d' offrandes à l' amour,
Sans qu' il ait eu pitié de nostre ame asservie :
Assez en nous plaignant de son injuste effort,
Nous avons esprouvé les rigueurs de la mort,
Il est tans de gouster les douceurs de la vie.
Loin vifs ressentimens de tant de cruautez,
Dont nous persecutoient ces ingrates beautez,
Qui plus froides que glace, ont mis nos coeurs en cendre !
Rien ne peut desormais captiver nos esprits ;
Faut-il que si long temps nous ayons esté pris,
Nous qui sommes plustost accoustumez à prendre ?
Ô vous qui presidez sur ces rives icy ;
Triton, Glauque, Nerée, et vous nymphes aussi,
Qui sous l' onde estallez vos appas, et vos charmes ;
Faites qu' en nos filets, et qu' en nos hameçons,
Nous voyons aujourd' huy tomber plus de poissons,
Que nos yeux n' ont versé de deluges de larmes.
Et toy fleur de nos lys, l' honneur des deïtez,
Qui frequentent l' horreur de ces lieux escartez,
Si le soin des mortels jamais ne t' importune ;
Prince, que le ciel aime avec tant de ferveur,
Guide nous sur ces flots du vent de ta faveur,
Nous recourons à toy comme à nostre Neptune.
Nous t' offrons pour guerdon ces branches de corail,
Cet ambre, ces rubis, ces perles, cet email,
Que nous avons pillez dans le sein d' Amphitrite.
Mais nostre jugement est-il hors de son lieu ?
N' est-ce pas prophaner le temple d' un grand dieu ;
Que d' orner ses autels d' une fleur si petite ?
Pardonne grand heros, à nostre affection,
Qui nous porte aux excez de l' indiscretion,
Que te peut-on donner dont ta grandeur n' abonde ?
Il suffit qu' en venant tes graces implorer,
Nous puissions seulement te voir et t' admirer,
Et te rendre l' honneur que te rend tout le monde.
Puis que nous voila francs d' un si juste devoir ;
Travaillons, mes amis ; ces eaux nous feront voir
Que nous n' avons point fait une priere vaine.
Dieux ! Comme tout s' accorde avec nostre desir !
Nous avons en peschant beaucoup plus de plaisir,
Que jamais en amour nous n' avons eu de peine.
Pour un anglois. à monsieur le prince.
Au bruit de vostre nom qui remplit l' univers,
Apres avoir couru tant de pays divers,
Et franchy les perils de la terre, et de l' onde,
Sans qu' on m' ait veu jamais le courage abbatu ;
De ces extremitez qui font un autre monde,
Je viens pour adorer vostre extréme vertu.
Quoy que la renommée, ô prince nompareil,
Ait porté vostre honneur plus loin que le soleil,
Elle a celé pourtant vos plus rares merveilles,
Car si proche du Nort, et loin de ces beaux lieux,
Elle en a fait beaucoup entendre à mes oreilles,
Vous en faites bien voir d' avantage à mes yeux.
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Guillaume Colletet (1598-1659) BALLETS
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