PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

  Alfred De Musset (1810-1857) BILLET A ARSÈNE HOUSSAYE

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




 Alfred De Musset (1810-1857) BILLET A ARSÈNE HOUSSAYE Empty
MessageSujet: Alfred De Musset (1810-1857) BILLET A ARSÈNE HOUSSAYE    Alfred De Musset (1810-1857) BILLET A ARSÈNE HOUSSAYE Icon_minitimeMer 22 Aoû - 17:31

BILLET A ARSÈNE HOUSSAYE

Oui, j’ai vu lever l’aurore!
Les rayons pâles encore
Dansaient sur le haut des toits,
Quand, sans souci d’Hippocrate
Qui m’avait dit : « Lis Socrate! »
Me voilà courant les bois.
Pour ouïr les airs antiques,
Dans mes délires rustiques,
Je vais tout droit devant moi.
Monts, villas, forêts, l’espace,
Tout disparaît, tout s’efface!
De la terre je suis roi.
Voici Rueil, ce gai village
Sur qui plane au loin l’image
Du rouge et blanc cardinal,
Dans l’église j’imagine
Que rit encor Joséphine
Sous le marbre sépulcral.
Plus loin Malmaison, l’asile
Des royautés qu’on exile,
Se cache au pied du coteau.
Là, César, pendant ses veilles,
Consul, rêva les abeilles
De l’impérial manteau!

Verts bosquets de Louveciennes,
Oh! que de fêtes païennes
Sous votre ombrage embaumé,
Lorsque la folle comtesse
Guidait les choeurs de l’ivresse
Pour Louis le Bien-Aimé!
Sous ces arbres que l’automne
Frappe d’or, mais découronne,
Que de baisers échangés!
Combien de nobles bacchantes
Sur leurs gorges provocantes
Ont effeuillé d’orangers!
Palais mignon et superbe!
Sur le velours de cette herbe
Où plus d’un beau sein roula,
Sous ce hêtre où je m’appuie,
Sur ce perron qui s’ennuie,
Du Barry vous enjôla.
Poète au charmant sourire,
Vous qui prenez pour écrire
Les vifs crayons de Latour,
Vous qui me contez l’histoire,
Sans beaucoup d’art oratoire,
De ces jours dorés d’amour,
Par vous je vois apparaître,
Comme aux nuits du royal maître,
Bals, concerts, jeux et festins,
Ducs chamarrés de dentelles,
Grandes dames point rebelles,
Petits abbés libertins.
Chapeaux dont la plume ondoie,
Talons rouges, velours, soie,
Tout l’adorable tableau,
Le roman et le poème
Dont vous seriez bien vous-même
Le Laclos et le Watteau!
Pour rendre à tous ces beaux arbres,
A ces buissons, à ces marbres,
Leur éclat de neige et d’or,
A la royale demeure,
Oui, vous manquez à cette heure,
- Mais à moi bien plus encor!
Crayonnés sous les arbres
de Louveciennes, 5 octobre 1851.
Revenir en haut Aller en bas
 
Alfred De Musset (1810-1857) BILLET A ARSÈNE HOUSSAYE
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
»  Alfred De Musset (1810-1857) Alfred De Musset (1810-1857) Scène VII.
»  Alfred De Musset (1810-1857)AUX CRITIQUES DU ~CHATTERTON~ D’ALFRED DE VIGNY I
»  Alfred De Musset (1810-1857)AUX CRITIQUES DU ~CHATTERTON~ D’ALFRED DE VIGNY I I
» Alfred De Musset (1810-1857) A ALFRED TATTET
» Alfred De Musset (1810-1857) XLI

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: