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 Gérard De Nerval (1808-1855) Lettres à Aurélia VI

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Inaya
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Inaya


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Gérard De Nerval (1808-1855) Lettres à Aurélia  VI Empty
MessageSujet: Gérard De Nerval (1808-1855) Lettres à Aurélia VI   Gérard De Nerval (1808-1855) Lettres à Aurélia  VI Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 23:24

VI

J'ai lu votre lettre, cruelle que vous êtes! Elle est si douce et si indulgente
que je ne puis que plaindre mon sort; mais si je vous croyais comme autrefois
coquette et perfide, je vous dirais comme Figaro, Madame: "Votre esprit se rit
du mien!" Cette pensée que l'on peut trouver un ridicule dans les sentiments les
plus nobles, dans les émotions les plus sincères, me glace le sang et me rend
injuste malgré moi. Oh non! vous n'êtes pas comme tant d'autres femmes! Vous
avez du coeur et vous savez bien qu'il ne faut pas se jouer d'une véritable
passion! Vous croyez en Dieu, n'est-ce pas? et vous devez songer, à de certaines
heures, qu'il y a sur la terre une âme qui aurait droit, un jour, de vous
accuser devant lui.
Ah! méfiez-vous! non pas de votre coeur, qui est bon, mais de votre humeur, qui
est légère et changeuse! Songez que vous m'avez mis dans une position telle,
vis-à-vis de vous, que l'abandon me serait beaucoup plus affreux que ne le
serait une infidélité quand je vous aurais obtenue. En effet, dans ce dernier
cas, qu'aurais-je à dire? le ressentiment serait ridicule à mes propres yeux;
j'aurais cessé de plaire, voilà tout, et ce serait à moi de chercher des moyens
de rentrer dans vos bonnes grâces. Je vous devrais toujours de la reconnaissance
et je ne pourrais, dans tous les cas, douter de votre loyauté. Mais songez au
désespoir où me livrerait votre changement dans nos relations actuelles! Oh! mon
Dieu! vous vous créez des craintes là où elles ne peuvent exister! Pour ce qui
est de la jalousie, c'est un côté bien mort chez moi... Quand j'ai pris une
résolution, elle est ferme; quand je me suis résigné, c'est pour tout de bon: je
pense à autre chose et j'arrange mes idées d'après les circonstances. Mon esprit
sait toujours plier devant les faits irrévocables. Ainsi, ma belle amie, vous me
connaissez bien, maintenant; je livre tout ceci à vos réflexions; je ne veux
rien tenir que de leur effet. Ne craignez donc pas de me voir; votre présence me
calme, me fait du bien, votre entretien m'est nécessaire et m'empêche de me
livrer [au désespoir qui me tuerait!]
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Gérard De Nerval (1808-1855) Lettres à Aurélia VI
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