PLUME DE POÉSIES
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 Louis-Joseph-Cyprien Fiset (1825-1898) Note de L'auteur: Montcalm en parlant de ses troupes

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James
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James


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Louis-Joseph-Cyprien Fiset (1825-1898)  Note de L'auteur: Montcalm en parlant de ses troupes Empty
MessageSujet: Louis-Joseph-Cyprien Fiset (1825-1898) Note de L'auteur: Montcalm en parlant de ses troupes   Louis-Joseph-Cyprien Fiset (1825-1898)  Note de L'auteur: Montcalm en parlant de ses troupes Icon_minitimeLun 25 Fév - 11:59

Note de L'auteur: Montcalm en parlant de ses troupes disait dans une lettre adressée par lui à
M. de Berryer quelques semaines avant sa mort: «ils sont d'ailleurs sans bayonnettes.»


«Le peuple de Clovis que j'armai de mon glaive,
Étoile du matin, phare que sur la grève
Je plaçai pour guider, sauver les nations:
Nouvel ange déchu, le blasphème à la bouche,
Foule aux pieds mes autels dans son orgueil farouche:
À ses yeux, mes bienfaits ne sont qu'illusions!»

«Tel qu'un arbre géant jetant au loin son ombre,
Fidèle, il eut régné sur des peuples sans nombre:
J'aimais à voir en lui le roi de l'univers:
Parjure, dépouillant ses branches encor saines,
Dans l'empire du mal, qu'il vive sans domaines
Comme un tronc foudroyé sur les sables déserts!»

«Plus tard, toujours rebelle à la voix qui l'inspire,
Quand il aura franchi dans son affreux délire
Les bornes que j'impose à son iniquité,
Je veux qu'en sa fureur déchirant ses entrailles,
Par l'exemple effrayant de tant de funérailles
Il instruise à jamais le monde épouvanté!»

«Puis arrêtant ses pas au penchant de l'abîme,
Quand il aura compris sa mission sublime,
Épuré, pour toujours au creuset des douleurs,
Un jour il bénira son épreuve cruelle,
Et de félicités sa part sera si belle,
Que les rois envîront jusques à ses malheurs!»

«Et tant qu'il soutiendra sa lutte colossale,

Sous un sceptre étranger, à ce sceptre fatale,
Cette terre bénie, asile de la foi,
Héritant des vertus de la première France,
Conservera toujours dans la paix, l'innocence,
Le vrai, le seul bonheur: le culte de ma loi.»

« Mais toi, dont la sagesse honore ta patrie,
Qui vois, sans murmurer, dans ton âme flétrie,
De tes vastes projets l'édifice croulant,
Qui pleures les destins de la France, ta mère,
Je te laisse à choisir dans ta tristesse amère,
De longs jours fortunés ou la mort de Roland.»

Pendant longtemps Montcalm, incliné sur la plage,
Prête une oreille avide au mystique langage
Dont le sublime accent le glace et le poursuit,
Mais il n'entend plus rien que le vol de la nuit:
Le sourd bruissement des ondes sur la rive,
Du rossignol aimé la roulade plaintive,
Du nocturne grillon le babil argentin,
Et d'une sentinelle un cri vague et lointain.
Le ciel est doux et pur; l'astre aux regards timides
Se levant radieux du sein des Laurentides,
De ses rayons brisés fait miroiter les eaux,
Et d'ombre et de reflets parsème les berceaux.
Pareille à Jeanne d'Arc sur le bûcher funèbre,
Consumée à demi sur son rocher célèbre,
La ville étincelant sous ses blancs corselets,
À l'horizon, là-bas, menace encor l'Anglais

Mais lui, dans l'amertume où son âme se plonge,
Comme à peine éveillé du plus horrible songe,

Il compte avec effroi les pas de l'avenir,
Et voudrait de la nuit la course retenir
Tout-à-coup, des rameurs sur la rade prochaine
Entonnent le doux chant de « la claire fontaine,»
Dont l'écho qui s'éteint lentement par degré
Répète au loin les mots: « jamais ne t'oublîrai;»
Et ces sons répondant à son âme attendrie
Comme un dernier adieu de sa belle patrie:
«Vous dont la majesté faisait trembler Sion!
«O Dieu!» s'écria-t-il, « béni soit votre nom!
«Mais si pour apaiser enfin votre justice,
«Il faut sur vos autels un nouveau sacrifice,
«Ah! pour venger la foi, s'il vous faut un martyr,
«Épargnez mon pays, et faites-moi mourir!»

«Rien ne répond: tout dort! Ah! ma raison s'égare,
«Sur mes sens en délire un fantôme bizarre
«Qu'enfantent les soucis, les veilles, les travaux,
«Plane comme la mort aux abords des tombeaux!
«Ils ne sont plus ces jours, où, déposant ses voiles,
«Mer d'azur que d'un souffle il a brodé d'étoiles,
«L'esprit daigna s'asseoir au foyer des humains,
«Et soumettre ses lois à l'oeuvre de ses mains!
«Que lui fait ce point noir qui roule dans le vide?
«Chaos où le hasard, où le malheur préside!
«Mais que dis-je? Insensé! le doute ténébreux
«Que l'enfer a vomi pour insulter aux cieux,
«Nouveau-né de l'orgueil, et fléau de ma race,
«Jusqu'au fond de mon coeur, a-t-il déjà pris place?
«Non, non, qu'il soit maudit! Que la France à genoux
«Du maître universel désarme le courroux!
«Mais si, pour effacer sa faute passagère,

«Il ne suffit plus d'une ardente prière,
«Et s'il ne faut, mon Dieu! que le sang d'un martyr,
«Épargnez ma patrie, et faites-moi mourir!»

«Hélas! il n'est plus temps! l'heure fuit, l'heure avance,
«Et le Dieu des combats fait pencher sa balance
«J'adore ses décrets: plus de voeux superflus!
«Je te perds, France, adieu! je ne te verrai plus!
«Je ne survivrai pas à ta gloire ravie:
«Dans ton sein déchiré que m'importe la vie!
«Gémis sur tes destins, ne pleure pas mon sort:
«Pour anoblir ta chute il te fallait ma mort!»

«Et vous, Canadiens, race héroïque et fière,
«De la foi des croisés, de leur sang héritière,
«Qui toujours noblement avez suivi mes pas,
«À l'appel de l'honneur défiant le trépas;
«Vous qui sachant braver votre longue souffrance,
«Dans nos jours de malheur ne plaignez que la France;
«Germe qu'en ce beau sol Dieu lui-même a planté
«Pour t'y faire fleurir, sainte fidélité!
«Vous dont le sort futur m'inspira tant d'alarmes!
«Qui prodigue de sang, ne gardez que vos larmes!
«Je vous lègue mon coeur! amis, peuple martyr,
«Vous que j'ai tant aimés, adieu! je vais mourir!»

L'oracle s'accomplit: le héros tint parole.
Depuis un siècle il dort sous l'auguste coupole,
Dans le lit que la gloire avait creusé pour lui!
Et sur ces bords fameux qu'illustra son courage,
Tel qu'un flocon de neige, emporté par l'orage,
Son drapeau s'est évanoui.

_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James

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