Sonnet
A Monsieur VAUTIER Poète
11 février 1908
O combien j'ai goûté votre touchant poème
Après vous avoir lu, un sentiment meilleur
A grandi le respect et l'amour en mon coeur
En songeant que plus tard je serai vieux moi-même
Surmonter la tristesse et braver la douleur
Tel est notre devoir. Dans la lutte suprême
L'homme se sent plus fort. Souffrir pour qui vous aime
C'est notre oeuvre ici bas et c'est notre bonheur
Pourquoi trembler devant le fantôme qui passe
Le passereau qui vole a-t'il peur de l'Espace
Quand nous avons perdu sa trace dans les cieux
Quel tableau plus sublime au déclin de la vie
Que le vieillard penché sur son bâton qui plie
Et qui va poursuivant l'ombre des jours heureux.
Honoré HARMAND