Porspoder
Texte antérieur à 1938, original, mais non daté
Porspoder, tu me plais, car ta grève sauvage
Fait de nous l'homme heureux en le rendant plus sage,
Quand il sait embrasser
D'un regard sans envie un coin de tes rochers,
En songeant de tout coeur aux robustes rochers
Qui n'ont su se lasser !
D'affronter de l'enfer la noire forteresse
Quand le phare du diable, au navire en détresse,
Récite sa leçon.
S'éloignant aussitôt de ces ombres cruelles,
Le nautonier prudent, vers des rives plus belles,
Fait la nique à « Caron ».
Mais j'ai compris l'effort de ceux qui doivent vivre
Dans ce bout de la France, et je voudrais les suivre
Vers la belle cité
Où chacun de son âme éloigne la chimère,
Et se grise au parfum de cette lande amère
Dans la réalité.
Honoré HARMAND