PLUME DE POÉSIES
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 Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LXXVIII. _Fatality_

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Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LXXVIII. _Fatality_ Empty
MessageSujet: Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LXXVIII. _Fatality_   Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LXXVIII. _Fatality_ Icon_minitimeLun 15 Avr - 19:11

LXXVIII. _Fatality_

En effet, d’Artagnan achevait à peine ces paroles qu’un coup de
sifflet retentit sur la felouque, qui commençait à s’enfoncer dans
la brume et dans l’obscurité.

- Ceci, comme vous le comprenez bien, reprit le Gascon, veut dire
quelque chose.

En ce moment on vit un falot apparaître sur le pont et dessiner
des ombres à l’arrière.

Soudain un cri terrible, un cri de désespoir traversa l’espace; et
comme si ce cri eût chassé les nuages, le voile qui cachait la
lune s’écarta, et l’on vit se dessiner sur le ciel, argenté d’une
pâle lumière, la voilure grise et les cordages noirs de la
felouque.

Des ombres couraient éperdues sur le navire, et des cris
lamentables accompagnaient ces promenades insensées.

Au milieu de ces cris, on vit apparaître, sur le couronnement de
la poupe, Mordaunt, une torche à la main.

Ces ombres qui couraient éperdues sur le navire, c’était Groslow
qui, à l’heure indiquée par Mordaunt, avait rassemblé ses hommes;
tandis que celui-ci, après avoir écouté à la porte de la cabine si
les mousquetaires dormaient toujours, était descendu dans la cale,
rassuré par le silence.

En effet, qui eût pu soupçonner ce qui venait de se passer?

Mordaunt avait en conséquence ouvert la porte et couru à la mèche;
ardent comme un homme altéré de vengeance et sûr de lui comme ceux
que Dieu aveugle, il avait mis le feu au soufre.

Pendant ce temps, Groslow et ses matelots s’étaient réunis à
l’arrière.

- Halez la corde, dit Groslow, et attirez la chaloupe à nous.

Un des matelots enjamba la muraille du navire, saisit le câble et
tira; le câble vint à lui sans résistance aucune.

- Le câble est coupé! s’écria le marin: plus de canot!

- Comment! plus de canot! dit Groslow en s’élançant à son tour
sur le bastingage, c’est impossible!

- Cela est cependant, dit le marin, voyez plutôt; rien dans le
sillage, et d’ailleurs voilà le bout du câble.

C’était alors que Groslow avait poussé ce rugissement que les
mousquetaires avaient entendu.

- Qu’y a-t-il? s’écria Mordaunt, qui, sortant de l’écoutille,
s’élança à son tour vers l’arrière sa torche à la main.

- Il y a que nos ennemis nous échappent; il y a qu’ils ont coupé
la corde et qu’ils fuient avec le canot.

Mordaunt ne fit qu’un bond jusqu’à la cabine, dont il enfonça la
porte d’un coup de pied.

- Vide! s’écria-t-il. Oh! les démons!

- Nous allons les poursuivre, dit Groslow; ils ne peuvent être
loin, et nous les coulerons en passant sur eux.

- Oui, mais le feu! dit Mordaunt, j’ai mis le feu!

- À quoi?

- À la mèche!

- Mille tonnerres! hurla Groslow en se précipitant vers
l’écoutille. Peut-être est-il encore temps.

Mordaunt ne répondit que par un rire terrible; et, les traits
bouleversés par la haine plus encore que par la terreur, cherchant
le ciel de ses yeux hagards pour lui lancer un dernier blasphème,
il jeta d’abord sa torche dans la mer, puis il s’y précipita lui-
même.

Au même instant et comme Groslow mettait le pied sur l’escalier de
l’écoutille, le navire s’ouvrit comme le cratère d’un volcan; un
jet de feu s’élança vers le ciel avec une explosion pareille à
celle de cent pièces de canon qui tonneraient à la fois; l’air
s’embrasa tout sillonné de débris embrasés eux-mêmes, puis
l’effroyable éclair disparut, les débris tombèrent l’un après
l’autre, frémissant dans l’abîme, où ils s’éteignirent, et, à
l’exception d’une vibration dans l’air, au bout d’un instant on
eût cru qu’il ne s’était rien passé.

Seulement la felouque avait disparu de la surface de la mer, et
Groslow et ses trois hommes étaient anéantis.

Les quatre amis avaient tout vu, aucun des détails de ce terrible
drame ne leur avait échappé. Un instant inondés de cette lumière
éclatante qui avait éclairé la mer à plus d’une lieue, on aurait
pu les voir chacun dans une attitude diverse, exprimant l’effroi
que, malgré leurs coeurs de bronze, ils ne pouvaient s’empêcher de
ressentir. Bientôt la pluie de flammes retomba tout autour d’eux;
puis enfin le volcan s’éteignit comme nous l’avons raconté, et
tout rentra dans l’obscurité, barque flottante et océan houleux.

Ils demeurèrent un instant silencieux et abattus. Porthos et
d’Artagnan, qui avaient pris chacun une rame, la soutenaient
machinalement au-dessus de l’eau en pesant dessus de tout leur
corps et en l’étreignant de leurs mains crispées.

- Ma foi, dit Aramis rompant le premier ce silence de mort, pour
cette fois je crois que tout est fini.

- À moi, milords! à l’aide! au secours! cria une voix lamentable
dont les accents parvinrent aux quatre amis, et pareille à celle
de quelque esprit de la mer.

Tous se regardèrent. Athos lui-même tressaillit.

- C’est lui, c’est sa voix! dit-il.

Tous gardèrent le silence, car tous avaient, comme Athos, reconnu
cette voix. Seulement leurs regards aux prunelles dilatées se
tournèrent dans la direction où avait disparu le bâtiment, faisant
des efforts inouïs pour percer l’obscurité.

Au bout d’un instant on commença de distinguer un homme; il
s’approchait nageant avec vigueur.

Athos étendit lentement le bras vers lui, le montrant du doigt à
ses compagnons.

- Oui, oui, dit d’Artagnan, je le vois bien.

- Encore lui! dit Porthos en respirant comme un soufflet de
forge. Ah çà, mais il est donc de fer?

- O mon Dieu! murmura Athos.

Aramis et d’Artagnan se parlaient à l’oreille.

Mordaunt fit encore quelques brassées, et, levant en signe de
détresse une main au-dessus de la mer:

- Pitié! messieurs, pitié, au nom du ciel! je sens mes forces qui
m’abandonnent, je vais mourir!

La voix qui implorait secours était si vibrante, qu’elle alla
éveiller la compassion au fond du coeur d’Athos.

- Le malheureux! murmura-t-il.

- Bon! dit d’Artagnan, il ne vous manque plus que de le plaindre!
En vérité, je crois qu’il nage vers nous. Pense-t-il donc que nous
allons le prendre? Ramez, Porthos, ramez!

Et donnant l’exemple, d’Artagnan plongea sa rame dans la mer, deux
coups d’aviron éloignèrent la barque de vingt brasses.

- Oh! vous ne m’abandonnerez pas! vous ne me laisserez pas périr!
vous ne serez pas sans pitié! s’écria Mordaunt.

- Ah! ah! dit Porthos à Mordaunt, je crois que nous vous tenons,
enfin, mon brave, et que vous n’avez pour vous sauver d’ici
d’autres portes que celles de l’enfer!

- Oh! Porthos! murmura le comte de La Fère.

- Laissez-moi tranquille, Athos; en vérité vous devenez ridicule
avec vos éternelles générosités! D’abord, s’il approche à dix
pieds de la barque, je vous déclare que je lui fends la tête d’un
coup d’aviron.

- Oh! de grâce... ne me fuyez pas, messieurs... de grâce... ayez
pitié de moi! cria le jeune homme, dont la respiration haletante
faisait parfois, quand sa tête disparaissait sous la vague,
bouillonner l’eau glacée.

D’Artagnan, qui tout en suivant de l’oeil chaque mouvement de
Mordaunt, avait terminé son colloque avec Aramis, se leva:

- Monsieur, dit-il en s’adressant au nageur, éloignez-vous, s’il
vous plaît. Votre repentir est de trop fraîche date pour que nous
y ayons une bien grande confiance; faites attention que le bateau
dans lequel vous avez voulu nous griller fume encore à quelques
pieds sous l’eau, et que la situation dans laquelle vous êtes est
un lit de roses en comparaison de celle où vous vouliez nous
mettre et où vous avez mis M. Groslow et ses compagnons.

- Messieurs, reprit Mordaunt avec un accent plus désespéré, je
vous jure que mon repentir est véritable. Messieurs, je suis si
jeune, j’ai vingt-trois ans à peine! messieurs, j’ai été entraîné
par un ressentiment bien naturel, j’ai voulu venger ma mère, et
vous eussiez tous fait ce que j’ai fait.

- Peuh! fit d’Artagnan, voyant qu’Athos s’attendrissait de plus
en plus; c’est selon.

Mordaunt n’avait plus que trois ou quatre brassées à faire pour
atteindre la barque, car l’approche de la mort semblait lui donner
une vigueur surnaturelle.

- Hélas! reprit-il, je vais donc mourir! vous allez donc tuer le
fils comme vous avez tué la mère! Et cependant je n’étais pas
coupable; selon toutes les lois divines et humaines, un fils doit
venger sa mère. D’ailleurs, ajouta-t-il en joignant les mains, si
c’est un crime, puisque je m’en repens, puisque j’en demande
pardon, je dois être pardonné.

Alors, comme si les forces lui manquaient, il sembla ne plus
pouvoir se soutenir sur l’eau, et une vague passa sur sa tête, qui
éteignit sa voix.

- Oh! cela me déchire! dit Athos.

Mordaunt reparut.

- Et moi, répondit d’Artagnan, je dis qu’il faut en finir;
monsieur l’assassin de votre oncle, monsieur le bourreau du roi
Charles, monsieur l’incendiaire, je vous engage à vous laisser
couler à fond; ou, si vous approchez encore de la barque d’une
seule brasse, je vous casse la tête avec mon aviron.

Mordaunt, comme au désespoir, fit une brassée. D’Artagnan prit sa
rame à deux mains, Athos se leva.

- D’Artagnan! d’Artagnan! s’écria-t-il; d’Artagnan! mon fils, je
vous en supplie. Le malheureux va mourir, et c’est affreux de
laisser mourir un homme sans lui tendre la main, quand on n’a qu’à
lui tendre la main pour le sauver. Oh! mon coeur me défend une
pareille action; je ne puis y résister, il faut qu’il vive!

- Mordieu! répliqua d’Artagnan, pourquoi ne vous livrez-vous pas
tout de suite pieds et poings liés à ce misérable? Ce sera plus
tôt fait. Ah! comte de La Fère, vous voulez périr par lui; eh
bien! moi, votre fils, comme vous m’appelez, je ne le veux pas.

C’était la première fois que d’Artagnan résistait à une prière
qu’Athos faisait en l’appelant son fils.

Aramis tira froidement son épée, qu’il avait emportée entre ses
dents à la nage.

- S’il pose la main sur le bordage, dit-il, je la lui coupe comme
à un régicide qu’il est.

- Et moi, dit Porthos, attendez...

- Qu’allez-vous faire? demanda Aramis.

- Je vais me jeter à l’eau et je l’étranglerai.

- Oh! messieurs, s’écria Athos avec un sentiment irrésistible,
soyons hommes, soyons chrétiens!

D’Artagnan poussa un soupir qui ressemblait à un gémissement,
Aramis abaissa son épée, Porthos se rassit.

- Voyez, continua Athos, voyez, la mort se peint sur son visage;
ses forces sont à bout, une minute encore, et il coule au fond de
l’abîme. Ah! ne me donnez pas cet horrible remords, ne me forcez
pas à mourir de honte à mon tour; mes amis, accordez-moi la vie de
ce malheureux, je vous bénirai, je vous...

- Je me meurs! murmura Mordaunt; à moi!... à moi!...

- Gagnons une minute, dit Aramis en se penchant à gauche et en
s’adressant à d’Artagnan. Un coup d’aviron, ajouta-t-il en se
penchant à droite vers Porthos.

D’Artagnan ne répondit ni du geste ni de la parole; il commençait
d’être ému, moitié des supplications d’Athos, moitié par le
spectacle qu’il avait sous les yeux. Porthos seul donna un coup de
rame, et, comme ce coup n’avait pas de contre-poids, la barque
tourna seulement sur elle-même et ce mouvement rapprocha Athos du
moribond.

- Monsieur le comte de La Fère! s’écria Mordaunt, monsieur le
comte de La Fère! C’est à vous que je m’adresse, c’est vous que je
supplie, ayez pitié de moi... Où êtes-vous, monsieur le comte de
La Fère? Je n’y vois plus... Je me meurs!... À moi! à moi!

- Me voici, monsieur, dit Athos en se penchant et en étendant le
bras vers Mordaunt avec cet air de noblesse et de dignité qui lui
était habituel, me voici; prenez ma main, et entrez dans notre
embarcation.

- J’aime mieux ne pas regarder, dit d’Artagnan, cette faiblesse
me répugne.

Il se retourna vers les deux amis, qui, de leur côté, se
pressaient au fond de la barque comme s’ils eussent craint de
toucher celui auquel Athos ne craignait pas de tendre la main.

Mordaunt fit un effort suprême, se souleva, saisit cette main qui
se tendait vers lui et s’y cramponna avec la véhémence du dernier
espoir.

- Bien! dit Athos, mettez votre autre main ici.

Et il lui offrait son épaule comme second point d’appui, de sorte
que sa tête touchait presque la tête de Mordaunt, et que ces deux
ennemis mortels se tenaient embrassés comme deux frères.

Mordaunt étreignit de ses doigts crispés le collet d’Athos.

- Bien, monsieur, dit le comte, maintenant vous voilà sauvé,
tranquillisez-vous.

- Ah! ma mère, s’écria Mordaunt avec un regard flamboyant et avec
un accent de haine impossible à décrire, je ne peux t’offrir
qu’une victime, mais ce sera du moins celle que tu eusses choisie!

Et tandis que d’Artagnan poussait un cri, que Porthos levait
l’aviron, qu’Aramis cherchait une place pour frapper, une
effrayante secousse donnée à la barque entraîna Athos dans l’eau,
tandis que Mordaunt, poussant un cri de triomphe, serrait le cou
de sa victime et enveloppait, pour paralyser ses mouvements, ses
jambes et les siennes comme aurait pu le faire un serpent.

Un instant, sans pousser un cri, sans appeler à son aide, Athos
essaya de se maintenir à la surface de la mer, mais le poids
l’entraînant, il disparut peu à peu; bientôt on ne vit plus que
ses longs cheveux flottants; puis tout disparut, et un large
bouillonnement, qui s’effaça à son tour, indiqua seul l’endroit où
tous deux s’étaient engloutis.

Muets d’horreur, immobiles, suffoqués par l’indignation et
l’épouvante, les trois amis étaient restés la bouche béante, les
yeux dilatés, les bras tendus; ils semblaient des statues et
cependant, malgré leur immobilité, on entendait battre leur coeur.
Porthos le premier revint à lui, et s’arrachant les cheveux à
pleines mains:

- Oh! s’écria-t-il avec un sanglot déchirant chez un pareil homme
surtout, oh! Athos, Athos! noble coeur! malheur! malheur sur nous
qui t’avons laissé mourir!

- Oh! oui, répéta d’Artagnan, malheur!

- Malheur! murmura Aramis.

En ce moment, au milieu du vaste cercle illuminé des rayons de la
lune, à quatre ou cinq brasses de la barque, le même
tourbillonnement qui avait annoncé l’absorption se renouvela, et
l’on vit reparaître d’abord des cheveux, puis un visage pâle aux
yeux ouverts mais cependant morts, puis un corps qui, après s’être
dressé jusqu’au buste au-dessus de la mer, se renversa mollement
sur le dos, selon le caprice de la vague.

Dans la poitrine du cadavre était enfoncé un poignard dont le
pommeau d’or étincelait.

- Mordaunt! Mordaunt! Mordaunt! s’écrièrent les trois amis, c’est
Mordaunt!

- Mais Athos? dit d’Artagnan.

Tout à coup la barque pencha à gauche sous un poids nouveau et
inattendu, et Grimaud poussa un hurlement de joie; tous se
retournèrent, et l’on vit Athos, livide, l’oeil éteint et la main
tremblante, se reposer en s’appuyant sur le bord du canot. Huit
bras nerveux l’enlevèrent aussitôt et le déposèrent dans la
barque, où dans un instant Athos se sentit réchauffé, ranimé,
renaissant sous les caresses et dans les étreintes de ses amis
ivres de joie.

- Vous n’êtes pas blessé, au moins? demanda d’Artagnan.

- Non, répondit Athos... Et lui?

- Oh! lui, cette fois, Dieu merci! il est bien mort. Tenez!

Et d’Artagnan, forçant Athos de regarder dans la direction qu’il
lui indiquait, lui montra le corps de Mordaunt flottant sur le dos
des lames, et qui, tantôt submergé, tantôt relevé, semblait encore
poursuivre les quatre amis d’un regard chargé d’insulte et de
haine mortelle.

Enfin il s’abîma. Athos l’avait suivi d’un oeil empreint de
mélancolie et de pitié.

- Bravo, Athos! dit Aramis avec une effusion bien rare chez lui.

- Le beau coup! s’écria Porthos.

- J’avais un fils, dit Athos, j’ai voulu vivre.

- Enfin, dit d’Artagnan, voilà où Dieu a parlé.

- Ce n’est pas moi qui l’ai tué, murmura Athos, c’est le destin.
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Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LXXVIII. _Fatality_
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