PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Louis Fréchette (1839-1908) Salut au Mississipi

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Louis Fréchette (1839-1908) Salut au Mississipi Empty
MessageSujet: Louis Fréchette (1839-1908) Salut au Mississipi   Louis Fréchette (1839-1908) Salut au Mississipi Icon_minitimeVen 19 Avr - 19:08

Salut au Mississipi


Salut! Père-des-Eaux, fécond Meschacébé,
Fleuve immense qui tiens tout un monde englobé
Dans tes méandres gigantesques!
Toi dont les flots sans fin, rapides ou dormants,
À des bords tout peuplés de souvenirs charmants
Chantent cent poèmes dantesques!
Comme l'antique Hercule, ô colosse indompté,
Tu t'en vas promenant ta fière majesté
De l'Équinoxe jusqu'à l'Ourse;
Et ton onde répète aux tièdes océans
L'épithalame étrange et les concerts géants
Des glaciers où tu prends ta source.
Tu connais tous les cieux, parcours tous les climats;
La pirogue indienne et le pesant trois-mâts
Te parlent de toutes les zones;
L'aigle ami des hivers, le pélican frileux,
Le sombre pin du Nord, et le coton moelleux
Se mirent dans tes vagues jaunes.
Vois! tandis qu'à tes pieds, sur ton cours attiédi,
L'oranger qui se berce aux brises du Midi,
Verse ses parfums et son ombre,
À ton front les sapins, accroupis à fleur d'eau,
Te tressent, blancs de givre, un éternel bandeau
De leurs arabesques sans nombre.

Là, sur tes bords glacés où mugit l'aguilon,
Les chasseurs vont traquant l'ours du Septentrion
De leurs flèches et de leurs piques;
Ici, dans les détours où dorment tes remous,
Les noirs alligators foulant tes sables mous,
Bâillent au soleil des tropiques.

Et puis, ô fleuve! il semble, indécises rumeurs,
Que la voix du passé chante dans tes clameurs
Quand ton flot se frange d'écume;
Et qu'au fond des grands bois sur tes rives penchés,
On entrevoit, la nuit, l'ombre des vieux Natchez
Glisser vaguement dans la brume.

Ô Chactas! Atala! c'est vous qui revenez,
A l'abri des vieux troncs par l'orage inclinés,
Voir passer les eaux murmurantes;
Et toi, chantre immortel qui fis leurs noms si beaux,
Quittes-tu quelquefois la poudre des tombeaux,
Pour suivre leurs formes errantes?

Oui, fantômes aimés, vous y venez souvent;
Et voilà ce qui fait que, dans la voix du vent,
Soit qu'elle brame dans les landes,
Ou ronfle sur ta berge, ô vieux Meschacébé!
Le passant croit ouïr, quand le soir est tombé,
De mystérieuses légendes!

Beau fleuve! emporte-moi dans ta course sans frein,
Souffle-moi tes senteurs, chante-moi ton refrain,
Endors-moi sur ta large lame;
Que tes rayons dorés baignent mon front pâli!
Nouveau René, vers toi je viens chercher l'oubli :
Verse-moi son amer dictame!
Revenir en haut Aller en bas
 
Louis Fréchette (1839-1908) Salut au Mississipi
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Sur le Mississipi
» Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Jolliet DÉCOUVERTE DU MISSISSIPI I
» Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Jolliet DÉCOUVERTE DU MISSISSIPI II
» Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Jolliet DÉCOUVERTE DU MISSISSIPI III
» Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Jolliet DÉCOUVERTE DU MISSISSIPI IV

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: