Salut à Albani
L'hiver nous étreint. Dans les airs
Flottent des nuages livides.
Plus de chants dans nos bois déserts;
Sous les branches les nids sont vides.
Nos pauvres bosquets désolés
N'ont plus que des aspects moroses;
Les zéphyrs se sont envolés
En dispersant feuilles et roses.
Adieu les prés et les forêts,
Avec leurs tendres bucoliques!
C'est l'heure des vagues regrets
Et des rêves mélancoliques.
Pourtant, bravant l'âpre saison
Et sa cohorte nuageuse,
Tu parais à notre horizon,
Ô belle Étoile voyageuse!
Et, mieux que le reflet vermeil
Du printemps qui tarde à renaître,
Mieux que les rayons du soleil,
Tu viens luire à notre fenêtre.
Car, pour les âmes, pour les coeurs
Que l'Art divin charme et féconde,
Cela vaut les plus belles fleurs
Avec tous les oiseaux du monde!