Novembre
Jours de deuil! plus de nids sous le feuillage vert;
Les chantres de l'été désertent nos bocages;
On n'entend que le cri de l'oiseau dans les cages,
Avec les coups de bec sonores du pivert.
De jaunissants débris le gazon s'est couvert;
Les grands boeufs tristement reviennent des pacages;
Et la sarcelle brune, au bord des marécages,
Prend son essor pour fuir l'approche de l'hiver.
Aux arbres dépouillés la brise se lamente;
À l'horizon blafard, l'aile de la tourmente
Fouette et chasse vers nous d'immenses oiseaux gris...
Des passants tout en noir gagnent le cimetière;
Suivons-les, et donnons notre pensée entièe,
Pour un instant, à ceux que la mort nous a pris.
(1878)