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 Louis Fréchette (1839-1908) La poésie À M. Octave Crémazie.

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MessageSujet: Louis Fréchette (1839-1908) La poésie À M. Octave Crémazie.   Louis Fréchette (1839-1908) La poésie  À M. Octave Crémazie. Icon_minitimeVen 3 Mai - 8:54

La poésie

À M. Octave Crémazie.

Fée aux voiles de soies,
Qui, rêveuse, déploies
Tes blondes ailes d'or,
Et t'élances mi-nue,
Pour suivre dans la nue
L'audacieux condor!

Divine poésie,
O coupe d'ambroisie,
De nectar et de miel!
Voix pleine de mystère,
N'es-tu pas sur la terre
L'écho des chants du ciel?

N'es-tu pas, sous tes voiles,
Ô fille des étoiles,
Le cadeau précieux
Qu'une bonté profonde
Daigna donner au monde
En souvenir des cieux?

Quand ta voix solennelle
Résonne, et que ton aile
Vient le toucher au front,
L'homme devient un ange

Et dans son vol étrange,
Il s'élance plus prompt.

Que l'éclair qui serpente
Et gronde sur la pente
De l'antique Sina,
Tandis que son délire
Prête une âme à la lyre
Que ta main lui donna.

Les accents du poète
Dominent la tempête,
Fille des fiers Autans,
Et son audace achève
Le plus sublime rêve
Des orgueilleux Titans.

Mais, loin des lieux immondes,
Sur la route des mondes
Que l'Éternel traça,
Quand il franchit l'espace
Jamais sa main n'entasse
Pélion sur Ossa.

Sa course solennelle,
D'un seul coup de son aile,
Le porte aux cieux ravis;
Son luth divin résonne,
Et sa voix d'ange étonne
Les célestes parvis.

Dans des flots de lumière,
Secouant la poussière
De ce monde pervers,
Il plane sur la foule.
Et sous lui se déroule
Un nouvel univers.

Et là-haut son génie
Dérobe l'harmonie
Aux choeurs de Gabriel,
Et, nouveau Prométhée,
Sous la voûte enchantée,
Ravit le feu du ciel.

Envoi
Ô poëte, j'aimais, aux jours de mon enfance,
Enfant aux blonds cheveux, au coeur plein d'espérance,
A lire tes récits ou navrants ou joyeux;
Quant ton génie épris de notre jeune histoire,
Par ses mâles accents, d'un frais bandeau de gloire
Ceignait le front de nos aïeux!

Avec toi je pleurai sur le champ de bataille
Où le vieux Canadien qu'épargna la mitraille
Mourait enveloppé de son vieux drapeau blanc;
Avec toi je rêvai sous le vert sycomore
Où le farouche Sagamore
Scalpait son ennemi sanglant!

Avec toi j'admirai les bords sacrés du Gange,
Et les riants pays où se cueille l'orange;
Puis, quittant l'ancien monde et ses coupoles d'or,
Je revins avec toi sur nos plages fertiles,
Écouter ce que dit aux roses des Mille-I1es
Le flot palpitant qui s'endort!

Je te suivis partout, des rives du Bosphore,
Où ta muse chantait le drapeau tricolore,
Jusqu'aux sables brûlants de l'île de Java;
Puis je vis dans ta strophe harmonieuse et fière,
Derrière le trône de Pierre,
Briller le front de Jéhova!

Et je voulus aussi, cédant à mon délire,
Animer sous mes doigts les cordes d'une lyre,
Et, quoique faible encor, ma muse de vingt ans
Peut te dire aujourd'hui de sa voix enfantine,
Comme autrefois Reboul au divin Lamartine :
« Mes chants naquirent de tes chants! »
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Louis Fréchette (1839-1908) La poésie À M. Octave Crémazie.
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