II
Le rêveur, comme moi sous la forêt profonde,
Marche seul dans la foule en l'ouvrant de la main.
Que cherche-t-il dans l'ombre éparse en son chemin?
Est-ce un rêve inconnu, fleur solitaire et blonde?
Une autre illusion plus douce au coeur humain?
Est-ce un baume nouveau dont le parfum l'inonde?
Ce vulnéraire sûr, cet idéal qu'au monde
Les âmes vont cherchant, hélas! toujours en vain?
Vous êtes ce rêveur à la tête naïve,
Maître... Mais tout chant pur ou toute voix plaintive
Captive votre coeur et ramène vos pas...
Et toi, comme l'oiseau de la source cachée,
T'enivres-tu dans l'ombre à quelque âme épanchée,
Ô barde, ô mon ami, que tu ne chantes pas?