À Louis Fréchette
Louis, laisse, sans qu'on leur fasse
De préface,
Tes poèmes prendre leur vol;
Et qu'aujourd'hui l'aile refuse
Cette excuse
Au pied bot, ce captif du sol.
Où voit-on que l'oiseau des nues
Aux tortues
Explique les souffles du ciel?
Où vois-tu que l'abeille dise
Au cytise
Comment elle dore son miel?...
Gloire à l'aigle! Aux cimes fidèle,
Sa grande aile
Dans son essor frôle l'éclair.
Gloire aux abeilles de l'Hymette!
Au poète,
Dont vibre l'hymne ardent et clair!...
Si des sots critiques la foule
Qui s'écoule
Au petit bruit dans les journaux,
Soudain, à ta première strophe,
T'apostrophe,
Laisse crier nos étourneaux...
Et tout à ton divin délire,
Prends ta lyre:
Des chants! des chants! des chants encor!
Leur raison d'être est ton génie;
L'Harmonie
Est fille de la lyre d'or!