LII
Mai dans le gazon vert faisait rougir la fraise :
-dès qu' elle en trouvait une, heureuse et sautant d' aise,
Elle accourait bien vite et voulait partager ;
Moi, je ne voulais pas ; -c' était une bataille !
D' un bras j' emprisonnais ses deux bras et sa taille,
Et de mon autre main je la faisais manger.
Elle me résistait d' abord, mais, bientôt lasse
D' une lutte inégale, elle demandait grâce,
Promettant de payer en baisers sa rançon.
-alors, comme un oiseau dont on ouvre la cage,
Elle prenait son vol et fuyait, la sauvage,
Se cacher derrière un buisson.