Antar (Antara Ibn Chadded el'Absi, arabe : fut un poète arabe pré-islamique du vie siècle, fils de Chadded, seigneur de la tribu des Beni 'Abs. Il aurait vécu de 525 à 615 après J-C.
Antar est né d'une servante abyssinienne, ce qui lui valut un mépris auquel il ne put échapper que lorsque son père lui demanda de participer à une contre-attaque sur des tribus qui avaient attaqué les Beni 'Abs. Il montra beaucoup de bravoure et de générosité, ce qui lui permit, entre autres, de pouvoir séduire Abla, sa cousine, dont le cœur lui avait été longtemps refusé à cause de ses origines et de sa peau noire.
Une grande partie de sa mu'allaqât décrit son comportement au combat ; Antar devait participer à de nombreuses batailles, notamment à celles de la guerre de Dahis et El Ghabra, née d'un litige entre deux tribus. Antar périt en 615, assassiné.
Il nous reste de son œuvre de courtes stances lyriques, réunies dans le Divan d'Antar, et il est l'auteur reconnu d'une des sept Moallakât, ces poèmes antéislamiques, qui se compose de 75 vers du mètre Kâmil.
Ce personnage, notable par son esprit chevaleresque et sa bravoure, se retrouve dans un roman de chevalerie du Xe siècle, Le Roman d'Antar, et dans la symphonie No. 2 de Rimski-Korsakov, ainsi que dans l'opéra en 4 actes et 5 tableaux "Antar" de Gabriel Dupont (1878-1914), écrit en 1914 et créé après la mort du compositeur, à l'Opéra de Paris en 1921. Cet opéra vient d'être remonté à Kiel (Allemagne) en mai 2009.
Le Roman d'Antar [modifier]
Ses aventures ont fait le sujet du Roman d'Antar, épopée chevaleresque écrite dans un arabe très pur, et qui a joui en Orient, et particulièrement en Syrie, d'une renommée égale à celle des Mille et Une Nuits. Il constitue un monument précieux sur les temps anté-islamiques.
Son auteur serait, d'après l'historien Ibn-abi-Oçaibyya, le médecin Aboul-Moyyed-Mohammed-Ibn-el-Modjeli, qui vivait au xiie siècle. Mais il semblerait que le texte actuel ne soit que la recension et la transcription de nombreuses traditions orales.