ODES 207
Ces roses de pudeur, charmes plus séduisans;
'Et remplir tes regards, tes lèvres, ton langage,
De ce miel dont le sage
Cherche lui-même en vain à défendre ses sens.
O! que n'ai-je moi seul tout l'éclatet la gloire
Que donnent les talens, la beauté, la victoire,
Pour fixer sur moi seul ta penséeet tes yeux!
Que loin de moi, ton coeur fût plein de ma présence
Comme, dans ton absence,
Ton aspect bien-aimé m'est présent en tous lieux.
Je pense: Elle était là. Tous disaient: « Qu'elle est belle!»
Tels furent ses regards, sa démarche fut telle,
Et tels ses vêtemens, sa voix et ces discours.
Sur ce gazon assise, et dominant la plaine,
Des Méandres de Seine,
Rêveuse, elle suivait les obliqués détours.
Ainsi dans les: forêts j'erre avec ton image:
Ainsi le jeune faon, dans son désert sauvage,
D'un plomb volant percé, précipite ses pas.
Il emporte en fuyant sa mortelle blessure;
Couché près d'une eau pure,
palpitant, hors d'haleine, il attend le trépas.