A MADEMOISELLE JANE SABATERY
J’AI quitté la mère patrie
Pour voir, par un minuit bien clair,
Le ciel refléter dans la mer
Sa merveilleuse orfèvrerie.
Hélas! aux côtes d’Algérie,
Règne un impitoyable hiver.
Les nuits sont du noir de l’enfer;
Aucune n’est d’astres fleurie.
Mais, mon enfant, votre beauté
Est comme un firmament d’été
Etincelant, pur et sans voiles;
Et, si sombres que soient les cieux,
Le Poète, admirant vos yeux,
Ne regrette plus les étoiles.
19 janvier 1891.