A MADEMOISELLE BARTET
MON avril et sa primevère
Sont loin. Je suis vieux, je me tais.
Adieu les vers où je chantais
L’amour qui fut ma grande affaire.
J’ai mis dans un oubli sévère
Ces rimes du temps où j’aimais,
Et je ne les lis plus jamais.
Fleurs d’herbier! Papillons sous verre!
Mais, Bartet, votre exquise voix
Leur rend le charme d’autrefois.
Mon coeur s’émeut à vous entendre.
Les papillons sont palpitants,
Les fleurs donnent un parfum tendre;
Et j’ai mon arrière-printemps.
5 septembre 1895.