PLUME DE POÉSIES
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 Anatole France (1844-1924) Le Livre De Mon Ami. LE LIVRE DE PIERRE. PREMIERES CONQUETES 2 LA DAME EN BLANC

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MessageSujet: Anatole France (1844-1924) Le Livre De Mon Ami. LE LIVRE DE PIERRE. PREMIERES CONQUETES 2 LA DAME EN BLANC   Anatole France (1844-1924) Le Livre De Mon Ami. LE LIVRE DE PIERRE. PREMIERES CONQUETES  2  LA DAME EN BLANC Icon_minitimeDim 3 Fév - 17:32

2

LA DAME EN BLANC

En ce temps-là, deux dames habitaient la même maison que nous, deux dames vêtues
l'une tout de blanc, l'autre tout de noir.
Ne me demandez pas si elles étaient jeunes : cela passait ma connaissance. Mais je
sais qu'elles sentaient bon et qu'elles avaient toutes sortes de délicatesses. Ma mère,
fort occupée et qui n'aimait pas à voisiner, n'allait guère chez elles. Mais j'y allais
souvent, moi, surtout à l'heure du goûter, parce que la dame en noir me donnait des
gâteaux.
Donc, je faisais seul mes visites. Il fallait traverser la cour.
Ma mère me surveillait de sa fenêtre, et frappait sur les vitres quand je m'oubliais trop
longtemps à contempler le cocher qui pansait ses chevaux. C'était tout un travail de
monter l'escalier à rampe de fer, dont les hauts degrés n'avaient point été faits pour mes
petites jambes. J'étais bien payé de ma peine dès que j'entrais dans la chambre des
dames ; car il y avait là mille choses qui me plongeaient dans l'extase. Mais rien
n'égalait les deux magots de porcelaine qui se tenaient assis sur la cheminée, de
chaque côté de la pendule. D'eux-mêmes, ils hochaient la tête et tiraient la langue.
J'appris qu'ils venaient de Chine et je me promis d'y aller. La difficulté était de m'y faire
conduire par ma bonne. J'avais acquis la certitude que la Chine était derrière l'Arc de
Triomphe, mais je ne trouvais jamais moyen de pousser jusque-là.
Il y avait aussi, dans la chambre des dames, un tapis à fleurs, sur lequel je me roulais
avec délices, et un petit canapé doux et profond, dont je faisais tantôt un bateau, tantôt
un cheval ou une voiture. La dame en noir, un peu grasse, je crois, était très douce et ne
me grondait jamais.
La dame en blanc avait ses impatiences et ses brusqueries, mais elle riait si joliment !
Nous faisions bon ménage tous les trois, et j'avais arrangé dans ma tête qu'il ne
viendrait jamais que moi dans la chambre aux magots. La dame en blanc, à qui je fis
part de cette décision, se moqua bien un peu de moi, à ce qu'il me sembla ; mais
j'insistai et elle me promit tout ce que je voulus.
Elle promit. Un jour pourtant, je trouvai un monsieur assis dans mon canapé, les pieds
sur mon tapis et causant avec mes dames d'un air satisfait. Il leur donna même une
lettre qu'elles lui rendirent après l'avoir lue. Cela me déplut, et je demandai de l'eau
sucrée parce que j'avais soif et aussi pour qu'on fît attention à moi. En effet, le monsieur
me regarda.
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MessageSujet: Re: Anatole France (1844-1924) Le Livre De Mon Ami. LE LIVRE DE PIERRE. PREMIERES CONQUETES 2 LA DAME EN BLANC   Anatole France (1844-1924) Le Livre De Mon Ami. LE LIVRE DE PIERRE. PREMIERES CONQUETES  2  LA DAME EN BLANC Icon_minitimeDim 3 Fév - 17:32

« C'est un petit voisin, dit la dame en noir.
- Sa mère n'a que celui-là, n'est-il pas vrai ? reprit le monsieur.
- Il est vrai, dit la dame en blanc. Mais qu'est-ce qui vous a fait croire cela?
- C'est qu'il a l'air d'un enfant gâté, reprit le monsieur.
Il est indiscret et curieux. En ce moment, il ouvre des yeux comme des portes cochères.
» C'était pour le mieux voir. Je ne veux pas me flatter, mais je compris admirablement,
après la conversation, que la dame en blanc avait un mari qui était quelque chose dans
un pays lointain, que le visiteur apportait une lettre de ce mari, qu'on le remerciait de son
obligeance, et qu'on le félicitait d'avoir été nommé premier secrétaire. Tout cela ne me
contenta pas et, en m'en allant, je refusai d'embrasser la dame en blanc, pour la punir.
Ce jour-là, au dîner, je demandai à mon père ce que c'était qu'un secrétaire. Mon père
ne me répondit point, et ma mère me dit que c'était un petit meuble dans lequel on
range des papiers. Conçoit-on cela? On me coucha, et les monstres, avec un oeil au
milieu de la joue, défilèrent autour de mon lit en faisant plus de grimaces que jamais.
Si vous croyez que je pensai le lendemain au monsieur que j'avais trouvé chez la dame
en blanc, vous vous trompez ; car je l'avais oublié de tout mon coeur, et il n'eût tenu qu'à
lui d'être à jamais effacé de ma mémoire. Mais il eut l'audace de se représenter chez
mes deux amies. Je ne sais si ce fut dix jours ou dix ans après sa première visite.
J'incline à croire aujourd'hui que ce fut dix jours. Il était étonnant, ce monsieur, de
prendre ainsi ma place. Je l'examinai, cette fois, et ne lui trouvai rien d'agréable. Il avait
des cheveux très brillants, des moustaches noires, des favoris noirs, un menton rasé
avec une fossette au milieu, la taille fine, de beaux habits, et sur tout cela un air de
contentement. Il parlait du cabinet du ministre des Affaires étrangères, des pièces de
théâtre, des modes et des livres nouveaux, des soirées et des bals dans lesquels il avait
vainement cherché ces dames. Et elles l'écoutaient !
Était-ce une conversation, cela? Et ne pouvait-il parler, comme faisait avec moi la dame
en noir, du pays où les montagnes sont en caramel, et les rivières en limonade ?
Quand il fut parti, la dame en noir dit que c'était un jeune homme charmant. Je dis, moi,
qu'il était vieux et qu'il était laid. Cela fit beaucoup rire la dame en blanc. Ce n'était pas
risible, pourtant. Mais voilà, elle riait de ce que je disais ou bien elle ne m'écoutait pas
parler. La dame en blanc avait ces deux défauts, sans compter un troisième qui me
désespérait : celui de pleurer, de pleurer, de pleurer. Ma mère m'avait dit que les
grandes personnes ne pleuraient jamais. Ah ! c'est qu'elle n'avait pas vu comme moi la
dame en blanc, tombée de côté sur un fauteuil, une lettre ouverte sur ses genoux, la tête
renversée et son mouchoir sur les yeux. Cette lettre (je parierais aujourd'hui que c'était
une lettre anonyme) lui faisait bien de la peine.
C'était dommage, car elle savait si bien rire! Ces deux visites me donnèrent l'idée de la
demander en mariage.
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Elle me dit qu'elle avait un grand mari en Chine, qu'elle en aurait un petit sur le quai
Malaquais ; ce fut arrangé, et elle me donna un gâteau.
Mais le monsieur aux favoris noirs revenait bien souvent. Un jour que la dame en blanc
me contait qu'elle ferait venir pour moi de Chine des poissons bleus, avec une ligne
pour les pêcher, il se fit annoncer et fut reçu. A la façon dont nous nous regardâmes, il
était clair que nous ne nous aimions pas. La dame en blanc lui dit que sa tante (elle
voulait dire la dame en noir) était allée faire une emplette aux Deux Magots. Je voyais
les deux magots sur la cheminée et je ne concevais pas qu'il fallût sortir pour leur
acheter quoi que ce fût. Mais il se présente tous les jours des choses si difficiles à
comprendre! Le monsieur ne parut nullement affligé de l'absence de la dame en noir, et
il dit à la dame en blanc qu'il voulait lui parler sérieusement. Elle s'arrangea avec
coquetterie dans sa causeuse et lui fit signe qu'elle l'écoutait. Cependant il me regardait
et semblait embarrassé.
« Il est très gentil, ce petit garçon, dit-il enfin, en me passant la main sur la tête ; mais...
- C'est mon petit mari, dit la dame en blanc.
- Eh bien, reprit le monsieur, ne pourriez-vous le renvoyer à sa mère? Ce que j'ai à vous
dire ne doit être entendu que de vous. » Elle lui céda.
« Chéri, me dit-elle, va jouer dans la salle à manger, et ne reviens que quand je
t'appellerai. Va, chéri ! » J'y allai le coeur gros. Elle était pourtant très curieuse, la salle à
manger, à cause d'un tableau à horloge qui représentait une montagne au bord de la
mer avec une église, sous un ciel bleu. Et quand l'heure sonnait, un navire s'agitait sur
les flots, une locomotive avec ses voitures sortait d'un tunnel et un ballon s'élevait dans
les airs. Mais, quand l'âme est triste, rien ne peut lui sourire. D'ailleurs, le tableau à
horloge restait immobile, il paraît que la locomotive, le navire et le ballon ne partaient
que toutes les heures, et c'est long, une heure ! Du moins, ce l'était en ce temps-là. Par
bonheur, la cuisinière vint chercher quelque chose dans le buffet et, me voyant tout triste,
me donna des confitures qui charmèrent les peines de mon coeur.
Mais, quand je n'eus plus de confitures, je retombai dans le chagrin. Bien que le tableau
à horloge n'eût pas encore sonné, je me figurais que des heures et des heures
s'amoncelaient sur ma triste solitude. Par moments, il me venait de la chambre voisine
quelques éclats de la voix du monsieur; il suppliait la dame en blanc, puis il semblait en
colère contre elle. C'était bien fait. Mais n'en finiraient-ils donc jamais? Je m'aplatis le
nez contre les vitres, je tirai des crins aux chaises, j'agrandis les trous du papier de
tenture, j'arrachai les franges des rideaux, que sais-je?
L'ennui est une terrible chose. Enfin, n'y pouvant plus tenir, je m'avançai sans bruit
jusqu'à la porte qui donnait accès dans la chambre aux magots et je haussai le bras
pour atteindre le bouton. Je savais bien que je faisais une action indiscrète et mauvaise
; mais cela même me donnait une espèce d'orgueil.
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MessageSujet: Re: Anatole France (1844-1924) Le Livre De Mon Ami. LE LIVRE DE PIERRE. PREMIERES CONQUETES 2 LA DAME EN BLANC   Anatole France (1844-1924) Le Livre De Mon Ami. LE LIVRE DE PIERRE. PREMIERES CONQUETES  2  LA DAME EN BLANC Icon_minitimeDim 3 Fév - 17:33

J'ouvris la porte et je trouvai la dame en blanc debout contre la cheminée. Le monsieur,
à genoux à ses pieds, ouvrait de grands bras comme pour la prendre. Il était plus rouge
qu'une crête de coq ; les yeux lui sortaient de la tête.
Peut-on se mettre dans un état pareil?
« Cessez, monsieur, disait la dame en blanc, qui était plus rose que de coutume et très
agitée... Cessez, puisque vous me dites que vous m'aimez ; cessez... et ne me faites
pas regretter... » Et elle avait l'air de le craindre et d'être à bout de forces.
Il se releva vite en me voyant, et je crois bien qu'il eut un moment l'idée de me jeter par la
fenêtre. Mais elle, au lieu de me gronder comme je m'y attendais, me serra dans ses
bras en m'appelant son chéri.
M'ayant emporté sur le canapé, elle pleura longtemps et doucement sur ma joue. Nous
étions seuls. Je lui dis, pour la consoler, que le monsieur aux favoris était un vilain
homme et qu'elle n'aurait pas de chagrin si elle était restée seule avec moi, comme
c'était convenu. Mais, c'est égal, je trouvai que les grandes personnes étaient
quelquefois bien drôles.
A peine étions-nous remis, que la dame en noir entra avec des paquets.
Elle demanda s'il n'était venu personne.
« M. Arnould est venu, répondit tranquillement la dame en blanc ; mais il n'est resté
qu'une seconde. » Pour cela, je savais bien que c'était un mensonge ; mais le bon génie
de la dame en blanc, qui sans doute était avec moi depuis quelques instants, me mit
son doigt invisible sur la bouche.
Je ne revis plus M. Arnould, et mes amours avec la dame en blanc ne furent plus
troublées; c'est pourquoi, sans doute, je n'en ai pas gardé le souvenir. Hier encore,
c'est-à-dire après plus de trente ans, je ne savais pas ce qu'elle était devenue.
Hier, j'allai au bal du ministre des Affaires étrangères. Je suis de l'avis de Lord
Palmerston, qui disait que la vie serait supportable sans les plaisirs. Mon travail
quotidien n'excède ni mes forces ni mon intelligence, et j'ai pu parvenir à m'y intéresser.
Ce sont les réceptions officielles qui m'accablent. Je savais qu'il serait fastidieux et
inutile d'aller au bal du ministre ; je le savais et j'y allai, parce qu'il est dans la nature
humaine de penser sagement et d'agir d'une façon absurde.
À peine étais-je entré dans le grand salon, qu'on annonça l'ambassadeur de *** et
madame ***. J'avais rencontré plusieurs fois l'ambassadeur, dont la figure fine porte
l'empreinte de fatigues qui ne sont point toutes dues aux travaux de la diplomatie. Il eut,
dit-on, une jeunesse orageuse, et il court sur son compte, dans les réunions d'hommes,
plusieurs anecdotes galantes. Son séjour en Chine, il y a trente ans, est particulièrement
riche en aventures qu'on aime à conter à huis clos en prenant le café. Sa femme, que je
n'avais pas l'honneur de connaître, me sembla passer la cinquantaine. Elle était tout en
noir; de magnifiques dentelles enveloppaient admirablement sa beauté passée, dont
l'ombre s'entrevoyait encore. Je fus heureux de lui être présenté; car j'estime infiniment
la conversation des femmes âgées.
Nous causâmes de mille choses, au son des violons qui faisaient danser les jeunes
femmes, et elle en vint à me parler par hasard du temps où elle logeait dans un vieil
hôtel du quai Malaquais.
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« Vous étiez la dame en blanc ! m'écriai-je.
- En effet, monsieur, me dit-elle ; je m'habillais toujours en blanc.
- Et moi, madame, j'étais votre petit mari.
- Quoi ! monsieur, vous êtes le fils de cet excellent docteur Nozière? Vous aimiez
beaucoup les gâteaux. Les aimez-vous encore? Venez donc en manger chez nous.
Nous avons tous les samedis un petit thé intime. Comme on se retrouve !
- Et la dame en noir?
- C'est moi qui suis aujourd'hui la dame en noir. Ma pauvre tante est morte l'année de la
guerre. Dans les derniers temps de sa vie elle parlait souvent de vous. »
Tandis que nous causions ainsi, un monsieur à moustaches et à favoris blancs salua
respectueusement l'ambassadrice, avec toutes les grâces raides d'un vieux beau. Il me
semblait bien reconnaître son menton.
« M. Arnould, me dit-elle, un vieil ami. »
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