FO, 58-59 139/189. Décembre 1840.
Comptez souvent sans vos amis, ne comptez jamais sans vos ennemis.
Ami ardent, ennemi ardent, le plus chaud des deux, c'est l'ennemi.
Chose triste, mais prouvée à quiconque a vécu, la haine a une plus
grande capacité de calorique que l'amitié.
Morne poète, presque prophète - dès Louis XV il entrevoyait 89,
dès 89 il apercevait 93.
....en 93
Penchant sur l'avenir sa vaste rêverie,
On voyait par moments sur sa face assombrie
Et dans. ses yeux obscurs,
Passer, comme un reflet d'une lueur voilée,
Je ne sais quelle vague et confuse mêlée,
Spectre des temps futurs!
Il murmurait : il faut un bras! il faut un maître!
Puis soudain sur son front on voyait l'espoir naître,
Si...
On verrait
Pour défendre la tombe triomphale
Se lever tout à coup la garde impériale
1826-.1851 935
Comme si son oreille, ô rêve! ô vision!
Entendait haleter dans cette ombre terrible
Le vent mystérieux de la forge invisible
Où Dieu.faisait Napoléon!
Vingt-cinq ans! le temps
de commencer un chêne.
Le temps de faire un homme ou de changer le monde!
Pour nous un quart de siècle,! un quart d'heure pour Dieu!
Angleterre .
la France
Faut-il que cette mère encor te remercie
De lui rendre son enfant mort?
décembre
C'est le mois d'Austerlitz - et du couronnement
Et c'est'le mois des funérailles!
Le poète chante les bois, les prés, la nature, l'amour. Mais quand
on insulte, la France, quand on menace.son pays..:
Alors ,
Immobile et.debout sur son char olympique.
Soulevant sous sa roue une poussière épique,.
Le poète, rêveur formidable et serein,.
Fait haleter la guerre et les clairons d'airain,
Et la rumeur des camps et le bruit des mêlées
Aux naseaux hennissants de ses strophes ailées.
Vers 1840?
Le sépulcre pour lui s'ouvre: la forme humaine
Tout en s'y dissolvant s'y divinise -alors,
Et, poussière au dedans, se fait bronze au dehors;
-,Un monument sacré sur cette ombre abattue
Se pose, et du cadavre il sort une statue! .
144/70. Date incertaine entre 1835 et 1845.
Je tremble, ô vaste poète,
O poète des géans,
Lorsque je vois sur ma tête
Tes branchages effrayants.
Ton ombre où se meut un monde
M'épouvante et m'éblouit.
Les olympiens. de
marbre
Les dieux