Fus 70-70 bis 70/98. Océan, 126, p. 166.
Adieu, Paris, cité princesse,
Palais d'ennui
Où demain est - masqué sans cesse
Par aujourd'hui!
Adieu, Paris où tout est plâtre,
Tout, peuple et roi,
Plâtre l'église et le théâtre,
Plâtre la loi!
Ville où, pouvoir, science, idée,
Rien n'est debout,
Où de temps en temps une ondée
Emporte tout!
Adieu! - Que m'importe, mes maîtres,
Votre fracas,
Et ce sceptre qui va des prêtres
Aux avocats!
Et, professeurs, tribuns, ministres,
Tout ce que font
Et tout ce que disent vingt cuistres
A l'air profond!
Que m'importe vos temples vides,
O mes pédants,
Sans l'art dehors, maçons stupides!
Sans Dieu dedans!
Et votre Sorbonne importune
Qui sonne creux!
Et votre bavarde tribune,
Tréteau peureux,
Où sur la patrie opprimée
On pleure à sec,
Où vous sculptez la renommée
En jupon grec!
1826-1851 939
Que me font vos poches souillées
Que l'or emplit,
Vos austérités débraillées
. Au pied du lit
Vos bannières de sang rouillées
A chaque pli,
Vos prétentions barbouillées
D'un fard vieilli;
Vos unanimités sifflées,
Vox populi;
Vos ambitions essoufflées
, Au pied sali;
.Vos popularités gonflées,
Grosses d'oubli!
9 août 1836.