F° 134 1840-45. Océan, p. 366.
Oh! que vous regardiez le couchant ou l'aurore,
Français, le vrai drapeau de France est tricolore;
Mais il prend. notre gloire entière dans ses plis,
Il est pour Fontenoy comme pour Austerlitz;-
Il sait tout consacrer comme il sait tout absoudre;
Sur sa zone de pourpre il a l'aigle et la foudre,
Et sur sa zone blanche il a les fleurs-de-lis.
Rien n'y manque, ô drapeau! seule vraie oriflamme!
Le vieux coq de Brennus, effaré, l'oeil en flamme,
Y brille dans l'azur comme' dans un ciel bleu.
. 129/155. 1840. Océan, 141, p. 184.
Mon fils, "on a souvent entrevu dans ces bois
Des spectres qui parlaient dans l'ombre à demi-voix.
Des voyageurs, passant la nuit dans ces clairières,
Ont entendu des morts réclamer des prières;
Parfois, comme l'oiseau par une hydrè attiré,
Ils ont suivi, tremblants, hagards, l'oeil effaré,
Des fantômes hideux, pâles comme des marbres,
Qui s'évanouissaient en entrant sous les arbres.
7/202. Océan, 97, p. 136.
Partout l'Ombre, partout le désert froid et mort;
Les monts semblaient de grands décombres;
Un ancien pont allait de l'un à l'autre bord
Entre deux escarpements sombres;
J'y passai; le couchant d'un lointain reflet d'or
Éclairait les arches massives
Comme ce pont croulant, mais qu'on traverse encor,
Le souvenir rejoint deux rives.
11 nov. 1850 [surcharge 1840?]