PARIS
Bâtard de Créole et Breton,
Il vint aussi là - fourmilière,
Bazar où rien n'est en pierre ;
Où le soleil manque de ton.
- Courage ! On fait queue. Un planton
Vous pousse à la chaîne - derrière ! -
. Incendie éteint, sans lumière ;
Des seaux passent, vides ou non. -
Là, sa pauvre Muse pucelle
Fit le trottoir en demoiselle,
Ils disaient : Qu'est-ce qu'elle vend ?
- Rien. - Elle restait là, stupide,
N'entendant pas sonner le vide
Et regardant passer le vent.
- - - - -
Là : vivre à coups de fouet ! - passer
En fiacre, en correctionnelle ;
Repasser à la ritournelle,
Se dépasser et trépasser !.
- Non, petit, il faut commencer
Par être grand - simple ficelle -
Pauvre : remuer l'or à la pelle ;
Obscur : un nom à tout casser !.
Le coller chez les mastroquets,
Et r apprendre à des perroquets
Qui le chantent ou qui le sifflent.
- Musique ! - C'est le paradis
Des mahomets et des houris,
Des dieux souteneurs qui se giflent !
- - - - -
« Je voudrais que la rose, - Dondaine !
« Fût encore au rosier, -.Dondé ! »
Poète - Après ?. il faut la chose :
Le Parnasse en escalier,
Les Dégoûteux, et la Chlorose,
Les Bedeaux, les Fous à lier.
L'Incompris couche avec sa pose,
Sous le zinc d'un mancenillier ;
Le Naïf'« voudrait que la rose,
Dondé ! fût encore au rosier ! »
« La rose au rosier, Dondaine ! »
- On a le pied fait à sa chaîne.
« La rose au rosier ». - Trop tard !
« La rose au rosier ». - Nature !
- On est essayeur, pédicure,
Ou quelqu'autre chose dans l'art !
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J'aimais. - Oh, ça n'est plus de vente !
Même il faut payer : dans le tas,
Pioche la femme ! - Mon amante
M'avait dit : « Je n'oublîrai pas. »
.J'avais une amante là-bas
Et son ombre pâle me hante
Parmi des senteurs de lilas.
Peut-être Elle pleure. - Eh bien : chante,
Pour toi tout seul, ta nostalgie,
Tes nuits blanches sans bougie.
Tristes vers, tristes au matin !.
Mais ici : fouette-toi d'orgie !
Charge ta paupière rougie,
Et sors ton grand air de catin !
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C'est la bohème, enfant : Renie
Ta lande et ton clocher à jour,
Les mornes de ta colonie
Et les bamboulas au tambour.
Chanson usée et bien finie,
Ta jeunesse. Eh, c'est bon, un jour !
Tiens : - C'est toujours neuf - calomnie
Tes pauvres amours. et l'amour.
Évohé ! ta coupe est remplie !
Jette le vin, garde la lie.
Comme ça. - Nul n'a vu le tour.
Et qu'un jour le monsieur candide
De toi dise - Infect ! Ah splendide ! -
. Ou ne dise rien - C'est plus.court.
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Évohé ! fouaille la veine ;
Évohé ! misère : Éblouir !
En fille de joie, à la peine
Tombe, avec ce mot-là. - Jouir !
Rôde en la coulisse malsaine
Où vont les fruits mal secs moisir,
Moisir pour un quart-d'heure en scène.
- Voir les planches. et puis mourir !
Va : tréteaux, lupanars, églises,
Cour des miracles, cour d'assises :
- Quarts-d'heure d'immoralité !
Tu parais ! c'est l'apothéose ! ! !.
Et l'on te jette quelque chose :
- Fleur en papier, ou saleté. -
Donc, la tramontane est montée :
Tu croiras que c'est arrivé !
Cinq-cent-millième Prométhée,
Au roc de carton peint rivé.
Hélas : quel bon oiseau de proie,
Quel vautour, quel Monsieur Vautour
Viendra mordre à ton petit foie
Gras, truffé ?. pour quoi - Pour le four !.
Four banal !. - Adieu la curée ! -
Ravalant ta rate rentrée,
Va, comme le pélican blanc,
En écorchant le chant du cygne,
Bec-jaune, te percer le flanc !.
Devant un pêcheur à la ligne.
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Tu ris. - Bien ! - Fais de l'amertume.
Prends le pli, Méphisto blagueur.
De l'absinthe ! et ta lèvre écume.
Dis que cela vient de ton coeur.
Fais de toi ton oeuvre posthume.
Châtre l'amour. l'amour - longueur !
Ton poumon cicatrisé hume
Des miasmes de gloire, ô vainqueur !
Assez, n'est-ce pas ? va-t'en !
Laisse
Ta bourse - dernière maîtresse -
Ton revolver - dernier ami.
Drôle de pistolet fini !
. Ou reste, et bois ton fond de vie,
Sur une nappe desservie.